
Résumé
Émerveillé par tout ce qu’il imagine, le narrateur d’À la recherche du temps perdu ne trouve jamais dans la réalité ce que son imagination lui en avait fait attendre. Parce qu’on ne peut imaginer que ce qui est absent, toute présence le dégrise de ce qu’il en avait attendu. S’ensuit la mélancolique alternative d’une double déception : soit qu’il s’émerveille de ce qu’il ne peut pas voir, soit qu’il ne puisse rien voir sans en être déçu.
À la fin de l’œuvre cependant, l’expérience du souvenir involontaire lève cette alternative. Car c’est bien quelque chose de réel que lui livre alors une sensation. Mais, pour être retrouvée, cette réalité doit être reconstruite et transmuée par l’imagination. Aussi a-t-elle la même intensité qu’une création poétique.
Toute l’entreprise proustienne consiste dans ce retournement. D’abord conçue comme l’expérience d’une séparation et l’évocation d’une absence, l’imagination s’y révèle à la fin comme un mime qui nous rend présente la réalité en la recréant intérieurement.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
Le baiser du soir
Solitude de la représentation
L’imagination mimétique
La réalité révélée
Autour de l'auteur
Ancien professeur à la Sorbonne, Nicolas Grimaldi a consacré plus de trente ouvrages, publiés en grande partie aux Puf, à tenter d’élucider les rapports du réel et de l’irréel, de l’esprit et de la nature, de la conscience et du temps. Il est notamment l’auteur de Les idées en place. Mon abécédaire philosophique (2014).