Résumé
Selon Héraclite, « tout s’écoule », à savoir tous les prétendus « étants », mais le monde lui-même demeure comme l’écrin où les étants brillent et scintillent tour à tour. Sous l’influence d’Anaximandre, pour qui le moment de l’épuisement et de la mort, qui advient inévitablement pour les êtres finis, advient aussi pour le monde, Parménide radicalise la pensée d’Héraclite : comme tout ce qui est au monde, le monde lui-même est à la merci de la puissance universelle et annihilante du temps. Reste pourtant ce sur quoi le temps n’a aucune prise : non ce qu’il y a, mais le fait même qu’il y ait. Comme, chez Héraclite, le logos nous fait saisir l’éternelle vérité du devenir, chez Parménide, le logos nous fait saisir l’éternelle vérité de l’être ; mais cette seconde vérité n’annule pas la première. — Qu’en est-il de l’être ? L’être n’est que la Présence, la présence sans trace d’absence, donc sans passé ni futur. Elle est le Site où tout bouge mais qui ne bouge pas, l’Ouverture où jamais ne cesse l’accueil de ce qui a lieu.
M. Conche
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Abréviations bibliographiques. Bibliographie
Présentation. — Les deux gestes de Parménide
I. — L'allégorie
Fragment 1
Pourquoi le Proème ?
II. — La vérité
Fragments 2 à 8
III. — Le mythe
Fragments 8 (suite) à 11
Témoignage A 37 I
Fragments 12 à 19
Conclusion
Index des sources
Index des mots grecs
Index des passages d'auteurs anciens
Autour de l'auteur
PARMÉNIDE.
Texte grec, traduction, présentation et commentaire par Marcel Conche, professeur émérite à l'Université de Paris I.