Résumé
On peut concevoir le monde, et la place de l’humain en son sein, sans avoir recours à l’histoire. Néanmoins, depuis l’Antiquité, certaines cultures, dont la nôtre, ont posé que la signification du monde s’exprimait dans une « histoire universelle », un récit sur la totalité du passé dont les faits étaient posés comme véridiques et datables. Pour comprendre que « l’histoire universelle » n’est pas une évidence, mais une représentation particulière du passé, sont tout d’abord analysés les termes employés (universalité, totalité, histoire). Puis est étudiée l’historiographie de ce qui a été écrit, de l’Antiquité à nos jours, sur la totalité signifiante du devenir. Cependant, pour décrire la série des « histoires universelles », il faut distinguer une archéologie des conceptions anciennes et médiévales, une généalogie de la notion à l’époque moderne, et une histoire contemporaine de « l’histoire universelle » (World History, Global History). Enfin est reprise la question de la signification de « l’histoire universelle » pour notre temps. L’ouvrage propose enfin un nouveau projet d’écriture de la totalité du passé, celui d’une chronique des Mondes, mieux adaptée aux savoirs de notre époque.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
PREMIÈRE PARTIE : Questions de méthodes
1 : Les mots de « l’histoire universelle » ; 2 : Universalité et totalités ; 3 : La représentation de « l’histoire universelle » au XXe siècle ; 4 : Histoire, généalogie et archéologie de « l’histoire universelle » ; 5 : Le passé comme histoire
DEUXIÈME PARTIE : Archéologie de « l’histoire universelle » I. Historiographie mondiale des premières conceptions de la totalité du devenir (vers 2000 av. J.-C. – vers 1000 ap. J.-C.)
6 : Les premières conceptions proche-orientales : Mésopotamie, Égypte, Perse ; 7 : Les conceptions grecques classiques (500-350 av. J.-C.) : « Les Grecs et les Barbares » ; 8 : Histoires et chroniques universelles gréco-romaines (200 av. J.-C. – 400 ap. J.-C.) ; 9 : Les conceptions de la totalité des temps dans la Bible, le judaïsme antique et le premier christianisme (VIe siècle av. J.-C. – IIe siècle ap. J.-C.) ; 10 : Les conceptions de la totalité du devenir en Inde (IIIe siècle av. J.-C. – XVIIIe siècle ap. J.-C.) ; 11 : Les conceptions chinoises de la totalité du passé (VIe siècle av. J.-C. – XVIe siècle ap. J.-C.)
TROISIÈME PARTIE : Archéologie de « l’histoire universelle » II. Historiographie des conceptions monothéistes de la totalité du devenir (vers 200 ap. J.-C. – vers 1500 ap. J.-C.)
12 : Les chroniques universelles chrétiennes et les histoires ecclésiastiques de langue grecque (220-630) ; 13 : Les conceptions byzantines et orthodoxes de la chronique universelle (VIIe-XVIIIe siècle) ; 14 : Les conceptions chrétiennes latines de la totalité des temps durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge (IVe-Xe siècle) ; 15 : Les conceptions chrétiennes orientales de la totalité des temps (IIIe-XIIIe siècle) ; 16 : Les conceptions musulmanes de la totalité des temps (VIIe-XVe siècle) ; 17 : Les conceptions de la chronique universelle durant les derniers siècles du Moyen Âge occidental (XIe-XV siècles)
QUATRIÈME PARTIE : Généalogie de « l’histoire universelle ». Historiographie des conceptions européennes, musulmanes et chinoises de la totalité du devenir (1450-1830)
18 : L’écriture de « l’histoire universelle » en Europe de 1450 à 1600 ; 19 : L’écriture de « l’histoire universelle » en Europe de 1600 à 1720 ; 20 : Les conceptions italiennes, françaises et britanniques de « l’histoire universelle » (1720-1800) ; 21 : Les conceptions allemandes de « l’histoire universelle » (1740-1830) ; 22 : Les conceptions de « l’histoire universelle » en islam et en Chine à l’époque moderne
CINQUIÈME PARTIE : Histoire de « l’histoire universelle ». Historiographie mondiale des conceptions de l’histoire universelle depuis 1820
23 : Les conceptions et les récits de l’histoire universelle en Europe (1810-1870) ; 24 : Les conceptions et les récits de l’histoire universelle (1870-1918) ; 25 : Les conceptions et les récits de l’histoire universelle (1919-1945) ; 26 : Les conceptions et les récits de l’histoire universelle (1945-1989) ; 27 : Les conceptions et les récits actuels de l’histoire universelle depuis 1989
SIXIÈME PARTIE : Les rhétoriques de la synecdoque
28 : Analyse de l’expression « l’Histoire Universelle » ; 29 : Unité et universalité de l’Histoire universelle ; 30 : Comment structurer une histoire universelle ? ; 31 : Quelle histoire universelle aujourd’hui ? ; 32 : L’intérêt méthodologique des histoires universelles ; 33 : Les débats contemporains sur l’écriture de l’histoire universelle ; 34 : La question de l’eurocentrisme ; 35 : Les traditions de « l’histoire universelle » ; 36 : La chronique des Mondes
Conclusions : Les Mondes comme histoires au XXIe siècle
Autour de l'auteur
Hervé Inglebert est professeur d’histoire romaine à l’université de Paris Ouest Nanterre-La Défense et membre senior de l’Institut universitaire de France. Il est spécialiste des transformations culturelles et religieuses dans l’Empire romain et durant l’Antiquité tardive. Il codirige la collection « Nouvelle Clio » (Puf), dans laquelle il est à l’origine d’une Histoire de la civilisation romaine.