Résumé
"Dans le Paris assiégé de 1870 bientôt confronté au soulèvement de la Commune, nul ne se préoccupe de la disparition du jeune Isidore Ducasse. Pourtant ce mystérieux homme de lettres de 24 ans laisse derrière lui une formidable entreprise de démolition dont le romantisme vieillissant et le Second Empire au bord du désastre, ne seront pas les seules victimes. Ses "Chants de Maldoror" édités l'année précédente sous le pseudonyme du comte de Lautréamont n'épargnent en effet aucune autorité ni aucun dogme. Mais Maldoror n'est pas seulement un héros du Mal, il est surtout un combattant de la liberté qui nous révèle les conséquences d'une double aliénation : tandis qu'une intériorisation des interdits moraux et religieux nous confisque nos désirs, l'empreinte d'un langage figé conrarie toute libre expression. Aussi notre siècle a-t-il célébré Lautréamont comme l'un des principaux phares de la poésie moderne aux côtés de Rimbaud et de Mallarmé.
Les surréalistes ont reconnu en lui l'initiateur de l'écriture automatique, Pierre Reverdy l'a salué comme le seul poète tragique français, le groupe "Tel quel" a trouvé dans son oeuvre les origines d'une science de l'écriture. Reste que cette diversité d'interprétations témoigne d'abord de l'impossibilité de réduire à une lecture unique les Chants qui constamment se jouent des lecteurs et se défient des vérités acquises."
Texte de couverture
Caractéristiques
Sommaire
Avertissement
L’auteur
Histoire du texte
Analyse du contenu narratif
Le texte
Première partie : Pour en finir avec le jugement de dieu
« Le courant qui nous entraîne » : un work in progress ? ; « Je ne suis pas un autre » : les mouvances du sujet ; « Assez sur ce sujet » : l’aveu refusé ; « Que cette lugubre voix se taise » : conscience et censure ; « La fantasmagorique projection » : la fiction comme instrument révélateur ; « Ta passion connue pour les énigmes » : le visage du criminel ; « Le cauchemar de la perte momentanée de la mémoire » : le souvenir coupable ; « Le regard d’un ange » : un drame de la puberté ; « Le prêtre des religions » : l’enterrement d’une enfance ; « Beau comme le vice de conformation congénital des organes sexuels de l’homme » : une sexualité interdite ; « Je n’ai pas à remercier le Tout-Puissant » : du Céleste Bandit à Élohim.
Deuxième partie : Le déshonneur des poètes
« Des lois naturelles invariables » : une double aliénation ; « Ce que c’était que la rhétorique » : le péril de la lecture ; « Étrange imitation » : les enjeux de la parodie ; « Ce poétique Rocambole » : le roman-feuilleton à l’ère du soupçon ; « La queue détachée du corps d’un autre rat » : le collage ; « La saponification des obligatoires métaphores » : l’image en procès ; « La manière bizarre dont je chante chacune de ces strophes » : une poétique du dérèglement ; « La morale de la fin » : l’impossible conclusion.
Explication de texte
115 Fortune de l’œuvre
123 Bibliographie sélective
Autour de l'auteur
L'auteur est ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Saint Cloud, agrégé de lettres modernes, il est professeur de français dans un collège de la banlieue parisienne. Sa thèse était consacrée à l'oeuvre de Jacques Dupin, il collabore à de nombreuses revues, ses travaux actuels concernent la poésie moderne et le cinéma