Résumé
Dans le langage des psychanalystes, une lettre en souffrance est une lettre qui n'a pas été délivrée, un signifiant qui n'a pas été entendu. Pourquoi l'auteur antillais serait-il donc «en souffrance» ? Ce n'est pas tant qu'il souffre, bien qu'une certaine Passion antillaise puisse être décrite : un narrateur isolé, traître à sa communauté, une collectivité déchirée, une culture en voie de disparition. Mais l'auteur antillais est avant tout un auteur qui n'a pas été entendu par le lecteur idéal auquel il s'adresse, faute d'un langage commun, de repères, faute d'une Histoire commune. C'est pourquoi l'auteur, le narrateur, le «marqueur de paroles» qui hantent la littérature antillaise contemporaine tentent de fonder un lieu de parole et d'écoute, le temps d'une veillée, où s'esquisserait un «imaginaire» commun. Les récits de Patrick Chamoiseau. Raphaël Confiant ou d'Edouard Glissant tissent des «tresses d'histoires» afin de se réapproprier cet imaginaire. Ils tentent la synthèse de l'oral et de l'écrit, du créole et du français, du passé et du présent. D'Edouard Glissant à la «créolité», voire de Maryse Condé à Daniel Maximin, les auteurs antillais ont en commun un projet d'écriture : légitimer une certaine autorité de l'écrivain sans toutefois se situer dans le discours du maître.
Caractéristiques
Sommaire
Table
Introduction
Narrer l’histoire / les histoires
« Les affres de l’écrit »
« Écrire en pays dominé »
Écrire/traduire la parole : Inventer une langue
« Nous écrivains créoles »... et/ou antillais
Écrire aux lisières de la folie
Conclusion
Entretien avec Patrick Chamoiseau
Bibliographie sommaire
Index
Autour de l'auteur
Sous titre : Essai sur la position et la représentation de l'auteur dans le roman antillais contemporain, 1981-1992
Dominique CHANCE est chargée de cours à l'Université de Caen, agrégée et docteur ès-lettres