Résumé
C’est un parcours unique que jalonnent les textes ici rassemblés car ils retracent l’évolution d’une réflexion parfaitement indépendante, menée durant ces cinquante dernières années. La fidélité à la pensée de Freud, à ce que promeut le texte allemand avant qu’il ne soit infléchi par la traduction, n’exclut pas de révéler un Freud « insolite », ni d’aborder sans complaisance des concepts psychanalytiques comme l’instinct de mort ou le supposé phallocentrisme.
Ilse Barande se fonde toujours sur son expérience de clinicienne, aussi bien avec les adultes qu’avec les enfants ou adolescents. Le fil rouge de ces textes c’est l’appétit d’excitation, retrouvé au cœur des obstacles et des mouvements de la cure, au foyer du fonctionnement psychique dit « pervers », dans l’écoute de la vocalisation, dans l’importance attachée à l’entendu plus qu’au vu, et, comme arrière-plan, à la duplicité de l’être humain, condamné par sa condition « néoténique » à rester inachevé.
Caractéristiques
Sommaire
Préface
I. — Le vu et l’entendu dans la cure
II. — Le contre-transfert est informé par la vocalisation
III. — La mémoire du psychanalyste : le passé composé
IV. — Des biographies : une introduction
V. — Notre duplicité : « les perversions », leur champ, leurs origines
Position du problème
L’hypothèse de la course à l’excitation
« J’ai manqué ma vie. Ils n’ont pas voulu me prendre assez au sérieux pour me crucifier » (Oscar Wilde)
Quelle est donc cette subjectivité vampirisée par des accusations auxquelles elle consent ?
Disposition préidéologique autorisant qu’y croissent une apocalypse, une révélation, une idéologie
Les racines de cette disposition : les duplicités
VI. — Interrogation sur l’évolution des « idéaux » du Moi
VII. —De l’assassinat de Moïse comme immolation de l’instinct de mort
VIII. — Originalité de l’écoute ferenczienne
IX. — La perception est kinesthésie, le verbe est action
Percevoir est une conduite : la psychologie de la forme, l’éthologie (D. Lagache, R. Spitz et S. Lebovici)
La mesure kinesthésique du moment quantitatif selon Freud
L’entendu à deux dans le cadre de la cure psychanalytique
Le cerveau est mon deuxième organe préféré (Woody Allen)
X. — La meilleure moitié
L’heure donc « n’est pas encore aux synthèses »
Pas davantage l’heure n’est à la synthèse des considérations éparses de Freud
Le changement de zone et d’objet qui irait de pair avec le destin féminin s’accomplissant est tout sauf évident
Lilian Rotter, à qui nous devons une « Contribution à la psychologie de la sexualité féminine », n’est guère phobique. Cet écrit était original dans les années 1932-1933 et il le reste
Nous sommes à la fin du XXe siècle
XI. — Freud insolite
XII. — Freud insolite, vingt ans après
Pour désamorcer les « transferts et contre-transferts négatifs » concernant Freud
XIII. — « L’appétit d’excitation », donnée anthropologique. La néoténie humaine et la traumatophilie
Dessein de cette contribution
Cette véritable traumatophilie vaut qu’on l’interroge
Comment concevoir cette intersection originale où l’humain surgit avec des aptitudes et des failles dont la combinaison permet sa survie exposée à un destin aléatoire ?
Le langage, sa duplicité
Permanence de l’excitabilité et néoténie
Impérialisme de la langue
L’auto-domestication humaine
La non-congruence de la chose et du mot
La nature est oubli, la culture est jonglerie, du défaut à l’excès
La psycho-histoire
Perspectives
XIV. — Adolescence terminée, interminable ?
Un peu de sociologie : une anthropologie nouvelle ?
La famille : de son actualité à son passé
Le mythe de l’adolescence au XXe siècle
La condition néoténique de l’être humain
Initiation ou développement : le premier amour, une plaque tournante
La rencontre de l’adolescent avec le psychanalyste
Conclusion
XV. — De l’après-coup et de la traumatophilie
Autour de l'auteur
Ilse Barande est membre de la Société psychanalytique de Paris, elle y a exercé les fonctions de membre formateur et a dirigé plusieurs années la Revue française de psychanalyse. Elle est l’auteur de Sandor Ferenczi (Payot), Le maternel singulier : Freud et Léonard de Vinci (Aubier-Flammarion), ainsi que de plusieurs ouvrages et articles en collaboration avec Robert Barande (1926-2001), en particulier De la perversion. Notre duplicité d’être inachevé (Cesura). Elle a reçu en 1967 le prix Maurice Bouvet de psychanalyse.