Résumé
On nous parle d’une pratique particulière à la marine anglaise. Tous les cordages de la marine royale, du plus gros au plus mince, sont tressés de telle sorte qu’un fil rouge va d’un bout à l’autre et qu’on ne peut le détacher sans tout défaire ; ce qui permet de reconnaître, même aux moindres fragments, qu’ils appartiennent à la couronne.
Goethe
Les Affinités électives
La conquête de l’identité suit des voies croisées. Le processus de subjectivation est l’une d’elles ;
permanent, même s’il culmine à l’adolescence, il s’accompagne de sentiments d’inquiétante étrangeté ou de dépersonnalisation. Ceux-ci peuvent conduire le sujet à «suspendre» son adolescence. C’est la fécondité de cette période qui est ici mise en avant : il faut souvent revivifier une adolescence interrompue pour rendre au psychisme sa liberté. Il est des adolescences interminables faute d’avoir été laissées en vie. Mais la subjectivation ne peut se développer que dans la relation à l’autre : père, mère, ami, maître, analyste, objet d’amour… Et la rencontre avec un objet est à certains égards périlleuse : il est des «objets grandioses», aliénants, dont il faudra se désidentifier. Le jeu des instances, des imagos, le conflit entre moi et surmoi sont au cœur du processus de subjectivation, lutte que l’auteur illustre, notamment, par l’analyse de la Lettre au père de Kafka. Comment favoriser l’appropriation subjective de ce qui se joue dans la séance d’analyse, alors même que l’expérience du transfert met en tension le processus de subjectivation ? Les perspectives dégagées par Nathalie Zilkha jettent un éclairage nouveau sur la pratique psychanalytique. Et au cœur du livre, rarement tentée, une étude approfondie de la question du surmoi féminin.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
PREMIÈRE PARTIE
SUR LE FIL DE LA SUBJECTIVATION
Introduction
I - « Le petit bassin ». Réflexions sur le face-à-face psychanalytique
II - L’inquiétante étrangeté dans la rencontre avec soi et avec l’autre
III - Qui échappe à l’exception ?
IV - Finir l’adolescence sans en finir
DEUXIÈME PARTIE
DE L’AUTRE EN SOI. L’ÉNIGME DE L’OMBRE PORTÉE DE L’OBJET
Introduction
V - « Les objets les plus grandioses »
VI - La relation moi-surmoi et la subjectivation
VII - Un héritage, et une conquête, au féminin. Réflexions sur le rapport moi-surmoi de la femme
VIII - Force identificatoire, travail de désidentification
TROISIÈME PARTIE
EN SÉANCE
Introduction
IX - Au fil du transfert, jouer
X - Agieren comme après-coup, agieren pour l’après-coup
XI - De l’hétérogénéité de la parole en séance
XII - Parcours dans l’interprétation de l’agir
XIII - Consolation, inconsolé et inconsolable
XIV - Limites mouvantes de l’analysabilité
Remerciements - Index des noms propres - Bibliographie
Autour de l'auteur
Nathalie Zilkha est psychiatre et psychanalyste, membre formateur de la Société suisse de psychanalyse. Elle a publié, avec J. Manzano et F. Palacio Espasa, Les Scénarios narcissiques de la parentalité (Puf, 1999). Co-lauréate du prix Pierre Mâle en 2008, elle a reçu le prix Maurice Bouvet en 2013.