Résumé
La plupart des interventions contemporaines au sein du renouveau métaphysique en philosophie sont menées au nom du réalisme. Pourtant, la notion d’idée, rigoureusement comprise, est au cœur du langage, dont nous reconnaissons la fonction centrale dans notre monde. Pourtant, la mathématique mobilise l’idée d’un bout à l’autre de son domaine et de son activité ; la science mathématisée, par suite, l’emploie elle aussi. Mieux, nous ne pouvons sans doute pas comprendre notre manière de supputer sur le possible, le nécessaire et le contingent, sans en appeler à l’idée. Tout cela suggère que nous devrions reconsidérer notre « préjugé métaphysique » en faveur du réel, pour embrasser une vision du plan humain comme troué et bouleversé par l’échappée idéale. La discussion et l’argumentation proposées par Jean-Michel Salanskis déploient un point de vue personnel tout en débattant avec des philosophes analytiques, des philosophes français contemporains, ou avec l’héritage marxiste.
Caractéristiques
Sommaire
AVANT-PROPOS : Être, ontologie, métaphysique
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 – L’IDÉE, ENTITÉ DÉTACHÉE
L’idée d’idée
L’objet abstrait plutôt que l’idée
La conception abstractive et le langage
Visages intra-mathématiques de l’idée
La difficulté
La forme derridienne de la résistance
CHAPITRE 2 – L’IDÉALISME SUBJECTIVISTE
Discussion classique
Subjectivisme mathématique
La justification
CHAPITRE 3 – MONDES PARALLÈLES
Réalisme modal analytique ?
Le possible front du réel
Idéal et modalités
CHAPITRE 4 – BÉNÉFICES IDÉALISTES
La voie idéale et le théorétique
La voie idéale et le pratique
La voie idéale et l’esthétique
ÉPILOGUE
Le réalisme et le cortège du noir
Que faire de l’idée ?
Rupture(s) ?
Autour de l'auteur
Jean-Michel Salanskis a enseigné la philosophie à l’université Paris Nanterre. Ses nombreux travaux portent sur la philosophie des mathématiques, sur Levinas et la tradition juive, et sur la philosophie contemporaine. Il s’attache à défendre une nouvelle notion de l’enquête philosophique, l’« éthanalyse ».