Résumé
Pour la première fois en France, des sociologues ont réussi à enquêter sur la violence carcérale. Ce livre analyse l'ensemble des relations entre personnes incarcérées, entre personnels et détenus, ainsi que les effets de la structure sécuritaire de l'institution sur ces relations. Il montre que la violence légale du cadre carcéral est générateur des violences en prison, malgré les moyens institutionnels et les efforts déployés par les professionnels et aussi par les détenus, pour la limiter. Ces violences se manifestent le plus souvent sous une forme explosive. Cet ouvrage est issu d'une longue recherche de terrain menée au sein de cinq prisons d'hommes, à partir d'observations, d'entretiens et de questionnaires, il accorde une large place à la parole des détenus et à celle des professionnels.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
1 - Une structure sociale fragile aux effets imprévisibles -- L'absence d'un monde commun -- Un cadre fragile
2 - Les fantômes de la pensée et la peur -- La construction sociale de la violence carcérale -- Effacement du réel et développement de l'imaginaire -- Le principe de la peur
3 - "Paraître sauvage" -- Une sociabilité limitée -- La faiblesse des règles -- Le faux-semblant
4 - "Prendre sur soi" -- De l'irritabilité à la haine -- Prendre sur soi
5 - Savoir faire, prévenir, protéger, les freins à la violence -- Le rôle de protection de l'institution et ses limites -- Savoir être, savoir-faire des personnels -- Les détenus modérateurs -- Justice et légitimité
6 - Violences entre détenus -- Les violences sans motif immédiat -- Les violences qui ont un motif -- Formes et degrés -- Règles et rationalité de la violence
7 - Violences entre détenus et personnels -- La violence contre les personnels -- La violence des surveillants
Conclusion -- Annexes : L'enquête de terrain -- Présentation des établissements -- Questionnaire adressé aux personnels de surveillance -- Bibliographie
Autour de l'auteur
Antoinette CHAUVENET est directrice de recherche au CNRS, Centre d'études des mouvements sociaux.
Corinne ROSTAING est maître de conférences à la Faculté de sociologie et d'anthropologie de l'Université de Lyon II.
Françoise ORLIC est ingénieure d'étude au CNRS, Centre d'étude des mouvements sociaux.