Résumé
Comment penser la politique sans repenser l’essence de l’opinion ? Mais comment être encore « philosophe » si l’on accorde que la doxa manifeste quelque chose de la vérité du monde ? Statuer sur ce dilemme demande que soit interrogée la tradition de la philosophie dans sa relation à la politique.
D’abord en réhabilitant l’idée d’un sens commun à tous, dont le partage passe par la confrontation des opinions énoncées dans des jugements discordants. Existence partagée supportant hors d’elle de l’impartagé, la démocratie vit sous la condition que libre voix soit inconditionnellement accordée à l’expression des opinions. Ensuite, en donnant à cette existence démocratique, irréductible à un régime, son concept, la transaction.
La transaction désigne à la fois une action de reliaison entre des pôles opposés inconciliables et les objets transactionnels dans lesquels se cristallise cette action de façon aléatoire et provisoire. La démocratie n’est rien d’autre que le mouvement qui va de l’action à l’objet qui la fixe puis de l’objet à l’action qui le défait.
Caractéristiques
Sommaire
La doxa des philosophes
Arendt et la tradition
La philosophie politique de l’Occident
La politique comme existence doxique
L’exception kantienne
La voix du sens commun
Les opinions et la vérité
Philosophie et tyrannie
Le point de vue du cocher
Les lutteurs
Action politique et nostalgie
La brèche et l’événement
Une passion pour le singulier
Témoigner pour la démocratie
L’existence démocratique
La transaction, ses maximes
La transaction, sa différance
Dialectique ou lieu commun
Le partage et l’impartageable
Le tact démocratique
Autour de l'auteur
Gérard Bensussan est professeur de philosophie émérite à l’Université de Strasbourg et chercheur aux Archives Husserl de Paris. Il a enseigné dans de nombreux pays, notamment au Brésil et au Japon. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont le plus récent est Miroirs dans la nuit. Lumières de Hegel (Cerf, 2022).