Résumé
La torture médiévale nourrit de nombreux fantasmes. Examinée au prisme de la justice royale incarnée par le parlement de Paris aux XIVe et XVe siècles, elle s’impose dans le cadre de la procédure inquisitoire comme un instrument légal afin de contraindre le criminel à se dévoiler. Il s’agit de « savoir la vérité par sa bouche », l’aveu étant la clé de voûte du procès. Héritage du droit romain, ce que l’on nomme alors « question » ou « voie extraordinaire » est une démarche facultative, bien encadrée en théorie, mais dont la pratique nécessite des ajustements : sa régulation contribue à renforcer le pouvoir de l’État justicier.
Cette étude questionne les différents aspects de la torture judiciaire dans ses dimensions à la fois pénales et techniques, culturelles et sociales, enfin politiques, afin de réévaluer sa place dans les tribunaux.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre 1 – Les mots de la torture
Chapitre 2 – Le corps comme champ d’investigation
Chapitre 3 – La question, une étape ultime de la procédure pénale
Chapitre 4 – La torture judiciaire, marque d’intégration ou d’exclusion
Chapitre 5 – Le cadre de la procédure
Chapitre 6 – De la sentence de question à l’aveu : les formes variées de la contrainte
Chapitre 7 – Une efficacité relative
Chapitre 8 – La torture en appel au parlement de Paris
Chapitre 9 – Le rôle régulateur du parlement de Paris
Chapitre 10 – Torture judiciaire et affermissement de la justice d’État
Conclusion
Autour de l'auteur
Agrégée d’histoire et docteur de l’université Paris1 Panthéon-Sorbonne, Faustine Harang est professeur d’histoire-géographie en lycée.