Résumé
La linguistique moderne est née de la volonté de Ferdinand de Saussure d’élaborer un modèle abstrait, la langue, à partir des actes de parole. Son enseignement insiste surtout sur le fait que « la linguistique a pour unique et véritable objet la langue envisagée en elle-même et pour elle-même ». Or les langues n’existent pas sans les gens qui les parlent. Il faudra pourtant attendre la Sociolinguistique de William Labov, en 1976, pour trouver l’affirmation selon laquelle, si la langue est un fait social, alors la linguistique elle-même ne peut être qu’une sociolinguistique.
En quoi consiste cette conception sociale de la langue, et dans quelle mesure nous oblige-t-elle à redéfinir la linguistique elle-même ?
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre premier – La lutte pour une conception sociale de la langue
Saussure/Meillet : l’origine du conflit
Bernstein et les handicaps linguistiques
Wiliam Bright : une tentative fédératrice
Labov : la sociolinguistique est la linguistique
Conclusion
Chapitre II – Les langues en contact
Emprunts et interférences
Les langues approximatives
Mélanges de langues, alternances codiques et stratégies linguistiques
Le laboratoire créole
Les langues véhiculaires
La diglossie et les conflits linguistiques
La sociolinguistique urbaine
Chapitre III – Comportements et attitudes
Les préjugés
Sécurité/insécurité
Attitudes positives et négatives
L’hypercorrection
Les attitudes et le changement linguistique
Chapitre IV – Les variables linguistiques et les variables sociales
Un exemple de variables linguistiques : les variables phonétiques
Le « vernaculaire noir-américain »
Variables linguistiques et variables sociales
Les marchés linguistiques
Variations diastratiques, diatopiques et diachroniques : l’exemple de l’argot
Communauté linguistique ou communauté sociale ?
Chapitre V – Sociolinguistique ou sociologie du langage ?
L’approche micro
L’approche macro
Les réseaux sociaux et les langues
Sociolinguistique et sociologie du langage
De l’analogie au digital
Chapitre VI – Les politiques linguistiques
Deux gestions du plurilinguisme : l’in vivo et l’in vitro
L’action sur la langue
L’action sur les langues
Conclusion
Bibliographie
Autour de l'auteur
Louis-Jean Calvet est linguiste et écrivain.