Résumé
Peut-on (encore) penser et gouverner notre monde ? L’incapacité croissante du politique – singulièrement en France – à répondre efficacement aux problèmes de nos sociétés modernes est révélatrice d’une profonde crise d’intelligibilité. Cette crise touche les agents économiques qui ne comprennent pas pourquoi des modèles de comportements économiques qui fonctionnaient jusqu’ici se révèlent inopérants. Elle renforce la perception que la sphère internationale est dangereuse (et celle-ci l’est effectivement souvent). Elle remet en cause le « livre des recettes » des politiques publiques en provoquant un sentiment d’impuissance particulièrement dangereux du point de vue de l’exercice démocratique.
En interrogeant notre capacité à agir sur le réel alors même que les changements du monde semblent s’imposer à nous, Pierre Muller analyse la manière dont se transforment les conditions du gouvernement. Il construit ainsi une théorie des cycles d’action publique dans nos démocraties et met en lumière l’émergence d’un nouveau cycle : celui de l’efficacité globale.
Caractéristiques
Sommaire
Une théorie de l’État pour comprendre le monde aujourd’hui
I – Les politiques publiques comme dispositifs d’autoréflexivité
Bourdieu, Foucault et l’État
Le moment des politiques publiques
La fonction d’ordre des politiques publiques
De la pensée du global à la pensée de l’État
II – Les cycles d’action publique
Comprendre le changement systémique
Le cycle de l’État libéral-industriel (cycle 1)
Le cycle de l’État-providence (cycle 2)
Le cycle de l’État-entreprise (cycle 3)
Le cycle de la gouvernance durable (cycle 4)
III – La tectonique des régimes de réflexivité
Crise d’intelligibilité et conversion systémique
La contrainte du global et la liberté des acteurs : le rôle des médiateurs
La parole des acteurs pour comprendre le monde tel qu’ils le disent
Le rapport global-sectoriel comme opérateur de causalité
IV – Les sociétés modernes peuvent-elles encore se penser et agir sur elles-mêmes ?
La gouvernementalisation du monde
Les espaces locaux peuvent-ils construire du global ?
La France sous contrainte systémique
Accepter le monde pour le changer
Autour de l'auteur
Pierre Muller est directeur de recherche honoraire au CNRS. Il est notamment l’auteur du « Que sais-je ? » sur Les politiques publiques.