Résumé
Au centre de la crise de la modernité que traversent nos sociétés actuelles se trouve la question du travail.
Les transformations récentes du capitalisme, notamment les nouvelles formes d’organisation du travail, remettent en cause les fondements modernes de la liberté, de l’égalité et de la dignité humaine. Inégale répartition des richesses, injustices sociales et surtout démultiplication sans cesse croissante des pathologies en rapport avec le travail : comment interpréter ces évolutions ? Face à l’impuissance politique à protéger les « citoyens-travailleurs » d’une tyrannie sans nom, la question de la servitude se pose inévitablement.
Pour penser ce redoutable retournement des valeurs modernes, il faut considérer l’histoire présente comme une métamorphose des rapports historiques entre esclavages et modernité. Cette question est nécessaire pour comprendre ce qui fait spécifiquement époque : l’exigence de servitude volontaire envers le salariat. Face à ces nouvelles formes de domination, le droit apparaît comme l’unique garde-fou contre cette forme d’auto-destructivité du monde moderne.
Caractéristiques
Sommaire
Première partie. Esclavage et modernité : une socio-histoire des esclavages et de leur émancipation
Chapitre 1. Le monde antique gréco-romain et ses servitudes : un miroir inversé de la modernité ?
Chapitre 2. L’esclavage et la Traite négrière dans la modernité occidentale : un système d’économie politique spécifique
Chapitre 3. Les abolitions de l’esclavagisme européen et l’émergence d’une modernité politique élargie
Seconde partie. Modernité contemporaine et servitude volontaire
Chapitre 1. De la servitude involontaire au salariat : la subjectivité au travail contre l’esclavagisme
Chapitre 2. Du salariat à la servitude volontaire : le capitalisme en question
Chapitre 3. Consentement et résistances à la servitude volontaire : l’échec du sujet, la force du droit
Autour de l'auteur
Nicolas Chaignot est docteur en sciences politiques et en sciences sociales. Il est membre du Laboratoire de psychodynamique du travail et de l'action (CNAM – Paris) et, par ailleurs, chercheur et intervenant indépendant en santé-travail.