Résumé
La réflexion sur ce que l’on est en droit d’attendre des entreprises en matière de participation responsable au développement des zones où elles ont une activité est encore très floue. Entre un discours antimondialiste qui a tendance à diaboliser les multinationales et un discours néolibéral qui les exonère largement de leurs responsabilités sociales, il est indispensable de commencer par circonscrire et préciser leurs champs d’action prioritaires.
Quelle fonction reconnaître exactement à l’entreprise capitaliste au regard du projet politique mondial du développement durable ? En effet, l’entreprise n’est pas une agence de développement, mais un acteur économique engagé dans une société donnée et, à ce titre, impliqué dans son processus de croissance et de développement.
Comment définir les champs de responsabilité des entreprises multinationales dans les zones de grande pauvreté ? Il s’agit ici de considérer l'assimilation des travailleurs locaux dans l’entreprise, l’intégration des activités de l’entreprise dans son environnement naturel et humain, et son impact sur l’activité économique locale et nationale.
Que penser des moyens juridiques et politiques actuellement privilégiés en vue d’une justice économique mondiale ? Sont alors analysées quelques-unes des incertitudes actuelles autour de la gouvernance internationale : modes de régulation de la production et des échanges mondiaux (l’incitation et la contrainte), poids des États-nations et d’autres acteurs (multinationales, ONG…), liens entre capitalisme classique et entreprenariat social, formation éthique des dirigeants, parmi bien d’autres.
Les analyses proposées par l’auteur sont fondées sur des enquêtes de terrain menées au Kenya et au Nigeria auprès des filiales de Total, Lafarge, Unilever et Michelin.
Caractéristiques
Sommaire
Préface par Louis Schweitzer
Introduction
Première partie. — Quel développement durable pour les entreprises multinationales ?
I. Les multinationales sous les feux de la critique
II. Les réponses incertaines des multinationales
III. Le dogme de la croissance : opium moral des sociétés libérales ?
IV. Le projet du développement durable, un aiguillon critique de l'activité des multinationales
Deuxième partie. — Quelles responsabilités pour les multinationales ?
V. La responsabilité économique confrontée à la culture et à l'histoire
VI. La responsabilité sociale à l'égard de la qualité de vie durable des salariés
VII. La responsabilité sociétale à l'égard des conséquences de l'activité
VIII. Les responsabilités politique, extraordinaire et surérogatoire à l'égard des enjeux de gouvernance
Troisième partie. — Quelle gouvernance des entreprises multinationales ?
IX. Les responsabilités juridiques floues des entreprises multinationales
X. Les multinationales, actrices dans la gouvernance mondiale
XI. Modifier les règles du jeu des entreprises
XII. La formation des élites à la responsabilité
Conclusion
Liste des principaux sigles utilisés
Glossaire
Index
Remerciements
Autour de l'auteur
De formation à la fois philosophique (EHESS) et commerciale (ESSEC), Cécile Renouard, religieuse de l’Assomption, enseigne l’éthique sociale au Centre Sèvres (Paris).