Résumé
La thèse d’Alfred Métraux, publiée en 1928, est un coup d’éclat : pour la première fois, le cannibalisme reçoit un traitement anthropologique renvoyant les fantasmes racistes et évolutionnistes au magasin des curiosités. Il y confronte les sources des XVIe et XVIIe siècles sur les rituels de l’anthropophagie tupinamba avec les données ethnographiques modernes sur les autres peuples de même langue.
Fondée sur la vengeance perpétuelle, la religion des Tupinambas promeut la quête d’un au-delà, la « terre sans mal », moteur de migrations massives sous la direction de prophètes-messies qui ont bouleversé les rives de l’Atlantique et le bassin amazonien.
Ce travail est devenu, depuis près d’un siècle, un classique de l’ethnographie.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Alfred Métraux (1902-1963) est avec Claude Lévi-Strauss l’une des figures majeures de l’anthropologie française du XXe siècle. Élève de Marcel Mauss, il mène sa thèse sur la religion des Tupinamba puis enquête en Argentine, en Bolivie, et à l’Île de Pâques. Aux États-Unis, il dirige une enquête d’anthropologie appliquée en Haïti, puis accepte d’importantes responsabilités à l’UNESCO. Il y promeut des publications fondamentales sur le racisme, tout en continuant ses enquêtes américanistes.
Présentation de Jean-Pierre Goulard et Patrick Menget