Résumé
La Religion (1793) confronte la raison à deux énigmes.
D’une part, comment le mal commis est-il possible ? Nous jugeons les auteurs des maux infligés aux êtres humains par d’autres êtres sans douter de leur appartenance à l’humanité (puisque nous ne jugeons que des humains), alors que le choix de les commettre est, pour un être raisonnable, incompréhensible. Énigme d’autant plus forte que l’humanité commet infiniment plus de maux qu’elle ne fait le bien.
D’autre part, la croyance est une énigme pour l’incroyant, comme l’incroyance l’est pour celui qui croit. C’est ainsi toute une part du référentiel selon lequel chacun déchiffre le monde qui nous reste mystérieuse dans les relations interpersonnelles, lors même que la pratique d’un culte est le plus souvent publique.
Le rapprochement des deux problèmes ainsi posés à la raison fait l’unité d’un livre qui, au moment où le projet des Lumières apparaît de nouveau d’actualité, en interroge pour nous à la fois les ressources et les limites.
Caractéristiques
Sommaire
Présentation, par Alain Renaut
La religion dans les limites de la seule raison
Préface à la première édition (1793)
Préface à la seconde édition (1794)
Première partie de la doctrine philosophique de la religion – De la coexistence du mauvais principe et du bon, ou : sur le mal radical dans la nature humaine
Deuxième partie de la doctrine philosophique de la religion – De la lutte du bon principe avec le mauvais pour la domination de l’être humain
Troisième partie de la doctrine philosophique de la religion – De la victoire du bon principe sur le principe du mal et de la fondation d’un royaume de dieu sur la terre
Quatrième partie de la doctrine philosophique de la religion – Du vrai et du faux culte sous la domination du bon principe, ou de la religion et du sacerdoce
Notes de traduction
Repères bibliographiques
Repères chronologiques
Index nominum
Index rerum
Autour de l'auteur
Kant a fondé dans ses Critiques un usage légitime de la raison après la déconstruction de ses illusions. L’esprit humain ainsi reconduit à sa finitude, il s’est confronté alors à la question de savoir quelle place accorder à la religion, au-delà de l’affrontement stérile de la croyance et de l’incroyance.
Traduction par Alain Renaut, professeur de philosophie politique à l’université Paris Sorbonne.