Résumé
La psychanalyse doit-elle renoncer devant le vieillissement, inéluctable ? Non, car le vieillir psychique n’est pas analogue au vieillissement corporel. Non, car la force du psychisme se nourrit du temps et de l’expérience même du corps qui change; l’évolution psychique ne s’arrête pas devant les rides, elle les intègre, les transcende ; le Moi change, se remanie, se renforce ou se fait plus souple : confronté aux pertes successives qui frappent ses objets d’amour, il tente de les combler et gagne en intériorité ce qu’il perd en étendue.
François Villa nous guide dans un voyage sur des terres qui nous sont promises et nous fait percevoir la vie forcenée qui précède la définitive glaciation.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre premier. — L’âge : une contre-indication ?
En approchant de la cinquantaine et au-delà…
La dimension métapsychologique
Le caractère d’irréversibilité des processus et l’état d’entropie
Ni pessimisme ni optimisme… la rencontre d’une limite
Une aporie : concilier des inconciliables, éviter l’insupportable
Les chances de la thérapie
Quand le moi cède… la force actuelle du constitutionnel
À propos de la honte
Viscosité de la libido… le poids de la fixation
Fixation et refoulement originaire – chemin d’exil
Prendre conscience de notre âge
Chapitre II. — Pertinence de la notion de personne âgée
Le vieillissement : une question socialement problématique
Des représentations de la personne âgée
Première exigence : oublier l’âge comme facteur explicatif
Une série étiologique
Le sexuel à l’origine du conflit psychique
Identification à la personne dite âgée ?
Vieillir, un effet du mixte des pulsions de mort et de vie
Solution a-symptomatique ou asymptotique ?
Persistance de l’activité sexuelle chez les personnes dites âgées
Contre-transfert, transfert, le clinicien possible objet de transfert
La problématique de l’objet
L’objet comme objet de transfert
L’âge en tant que circonstances occurrentes ou cause déclenchante
Le processus régressif : dégénérescence ou régénérescence ?
Chapitre III. — À partir du travail en gériatrie, quelques réflexions sur la fatigue du soignant
Les ressources d’un court intervalle d’épuisement
La fatigue : un processus plus qu’un état
L’attention est incompatible avec la fatigue
La fatigue conséquence de la perte d’illusions
L’opportunité d’un élargissement de la perception
Chapitre IV. — La mort n’est pas la conséquence du vieillissement
Réflexion sur les effets du temps sur les processus psychiques
Premier mouvement : la mort retardée ou l’âge est-il un facteur étiologique ?
Deuxième mouvement : progrès de l’âge ou progrès de la pulsion
Troisième mouvement : la mort, conséquence du vieillissement ?
Quatrième mouvement : le poids de notre inachèvement
Cinquième mouvement : néoténie et appareil psychique
Sixième mouvement : l’appareil psychique, les formes et la déformation
Chapitre V. — Ordinaire et extraordinaire détermination humaine à rester en vie
En dernière extrémité
Les expériences limites
La honte de et pour l’espèce
Le mystère d’être en vie, la robustesse de l’humain
Une différence essentielle de la place occupée par autrui
Quand la menace émerge du corps propre
Le refoulement organique et la constitution des zones érogènes
Que s’est-il passé dans les camps de concentration ?
Chapitre VI. — Le refoulement organique et les progrès techniques de la médecine
La culture, les progrès techniques
Un résumé de la théorie du refoulement organique
Quelques pistes de réflexion à partir de cette théorie
Enjeu du refoulement organique
La technique comme extension des constructions de secours
Avec les progrès techniques, la menace de retomber sous la fascination du soma
La divergence entre intérêt de l’espèce et intérêt narcissique
Chapitre VII. — Le corps sans organe et l’organe hypocondriaque
Le corps reste une possibilité organique jamais comblée
De quelques concordances entre Artaud et Freud
Le refoulement organique : passage de l’œuf à l’animal protoplasmique
Chapitre VIII. — La puissance de vieillir, « une façon de commencer à devenir anorganique »
L’optimisme andreas-salomien, le pessimisme freudien ?
Tout reste plein du même intérêt qu’autrefois, mais... il manque un certain écho
Croire en la trouvaille permet d’exister encore d’une façon supportable
L’anorganique ou comment rendre la vie supportable
Les effets de la pression incessante d’une énorme quantité de sensations importunes
Le refoulement organique : commencer à devenir anorganique
Chapitre IX. — Au-delà des métamorphoses du corps : la chair du psychique
« Un peu de temps à l’état pur »
L’ébranlement affectif : le temps de l’affect
La saillance : le somatique va à la rencontre du psychique
Le refoulement organique et l’émergence de points de saillance somatique
L’invention de la mort par le moi
Le déshabillage du moi : aller au-delà de « notre » corps vers le réel où il prend source
Des occasions propices à l’ébranlement affectif
Une remarque sur la pulsion de mort
Les multiples pertes de l’objet moi
La relation à autrui
L’excitation sexuelle et la libido, l’insuffisance de la psyché
Une confession pour conclure
Bibliographie
Autour de l'auteur
François Villa est psychanalyste, membre de l’Association psychanalytique de France dont il est vice-président. Il est professeur de psychologie clinique et de psychopathologie à l’UFR de Sciences humaines cliniques de l’Université Paris Diderot, et membre du Centre de recherches Psychanalyse et médecine.