Résumé
L'État allemand moderne se forme tardivement en 1871, à un moment où les grands principes démocratiques qui ont présidé à la naissance des États européens dominants, tels que l'Angleterre, la France, les Pays-Bas, ont perdu toute force politique. Le Reich allemand est donc une grande puissance « sans idée de l'État ».
À la fin du XIXe siècle, les élites du pays ne peuvent s'appuyer que sur l'idée du peuple allemand, tel qu'il existe à travers plusieurs États européens, pour fonder leurs projets politiques. Ceci conduit les Allemands, après leur défaite lors de la Première Guerre mondiale, au projet délétère de voir dans le seul fait du peuple le moteur d'un « décisionnisme » politique dégagé de tous les principes démocratiques, juridiques de l'Occident et dirigé contre eux.
Caractéristiques
Sommaire
Présentation de l'édition française
Introduction (1959)
Avant-propos (1935)
1. Après la guerre. La protestation de l'Allemagne contre l'humanisme politique de l'Europe de l'Ouest
2. Le Reich de Bismarck, une grande puissance sans idée de l'État
3. Non l'État, mais le peuple. Le complexe romain
4. Le hiatus entre le schisme et l'Église évangélique d'État à l'origine de la piété séculière
5. La fonction religieuse de la culture allemande. L'esprit luthérien et les résistances aux Lumières et au catholicisme
6. L'influence de la révolution industrielle sur l'attitude apolitique de la bourgeoisie allemande
7. L'absence de tradition et le besoin de justification historique de la vie
8. Les étapes du déclin de la conscience chrétienne du temps. Métamorphose et dissolution de l'image historique du monde
9. L'ébranlement de l'autorité supramondaine de Dieu lors de la montée du soupçon d'idéologie de Kant à Marx
10. L'ébranlement de l'autorité intramondaine de la raison par le soupçon généralisé d'idéologie et le problème de la conduite de la vie sur le sol du nihilisme
11. La philosophie à la recherche de sa vocation perdue. L'heure de la biologie autoritaire
12. La destruction de la philosophie comme instance par Marx, Kierkegaard et Nietzsche, et l'issue en deçà du bien et du mal : la capitulation face à la politique
Compléments (1959)
Autour de l'auteur
Helmuth Plessner (1892-1985) est un philosophe et sociologue allemand. Il se rattache à l'« anthropologie philosophique », selon laquelle la division du sujet entre une nature corporelle et une nature spirituelle doit être dépassée. Il est aussi l'auteur d'ouvrages plus spécifiquement sociologiques et politiques, dont le plus célèbre est La Nation retardataire.