Résumé
Pourquoi donne-t-on la mort ? Qu’il soit le fait d’un individu ou d’un groupe, l’homicide apparaît paradoxalement aux yeux du témoin « civilisé » comme un acte inimaginable, alors que la pulsion de tuer est aussi fondamentalement inscrite dans la nature humaine que la pulsion sexuelle elle-même. Face à ces actes innommables, la société ne sait que multiplier les termes propres à les rejeter : « collective », « folie individuelle », autant de manières de répéter à l’infini la question sans se donner les moyens de répondre sur ce qui s’est effectivement passé et qui peut refaire surface à tout moment, en tous lieux et à toute époque. D’où la nécessité d’interpréter ce refoulement entre nous-même et l’acte de donner la mort pour dépasser les impasses de l’incompréhension, sortir de la fascination morbide et penser les conditions individuelles et collectives favorables à une sublimation qui redirigerait le pulsionnel vers d’autres buts.
L’auteur propose dans ce livre trois figures dont le point commun est de s’avancer au plus près de la pulsion homicide, inaccessible même pour celui qui commet l’acte et n’en mesure souvent qu’après coup la nature et la portée : tuer pour défendre son identité, tuer pour survivre, tuer par ivresse de la toute-puissance.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
PREMIER AXE. — LA MORT DONNÉE COMME ACTE INDIVIDUEL
Première partie. Les meurtres impensables
Avant-propos
Des pères tuent leurs fils
Des mères tuent leurs enfants
Des enfants tuent leurs parents
Deuxième partie. L’impasse criminelle
Avant-propos
Tuer pour son identité
Tuer pour exister
Tuer pour l’emprise
Troisième partie. L’incommunicabilité avec l’agir criminel
Avant-propos
Le refoulement du fantasme originaire de meurtre
L’incompréhension des motivations criminelles chez le sujet réputé « normal »
L’aveu est-il une communication ?
DEUXIÈME AXE. — LA MORT DONNÉE COMME ACTE COLLECTIF
Première partie. Combattre
Avant-propos
La mort pour l’identité
La mort pour survivre
La mort glorieuse
Deuxième partie. Massacrer
Avant-propos
L’espace supposé vital
La revendication de la barbarie
Tuer pour « purifier »
Troisième partie. Le sens de la mort donnée
Avant-propos
Le recours à la violence
La guerre, pour quoi faire ?
L’hypothèse du Mal comme cause
Conclusion
Bibliographie
Index
Autour de l'auteur
Psychanalyste membre du IVe Groupe, Sophie de Mijolla-Mellor est professeur à l’Université Paris-Diderot, directrice de l’École doctorale « Recherches en psychanalyse ». Elle est présidente de l’Association internationale d’histoire de la psychanalyse, dirige la revue Topique et elle est également l’auteur de nombreux ouvrages notamment sur la sublimation mais aussi sur la cruauté et la paranoïa.