Résumé
Il existe une véritable « blessure de l’identité » dans l’épreuve de la maladie : une dégradation du sentiment de soi et de l’estime personnelle qui atteignent très profondément le sujet malade ; une catastrophe intime, en somme. Les modifications corporelles et psychiques que la maladie provoque, la difficulté à se reconnaître dans des postures ou des traits inconnus, entretiennent un sentiment d’étrangeté ou d’exil hors de soi. Il faut donc s’interroger sur une forme de soin qui s’attache à réconcilier le patient avec une identité transformée par la maladie, le familiariser avec une nouvelle existence, l’aider à retrouver le goût de soi.
Cette « peau de soins » embrassant un patient écorché par la violence d’une médecine souvent intrusive doit ainsi permettre de réparer une identité blessée.
Caractéristiques
Sommaire
La blessure de n’être plus soi
1. Maladie et identité
2. La douleur de se perdre
3. Corps étranger
4. Le visage d’un autre
5. Le vacillement ontologique
6. Le soin comme nouvelle habitude d’être
Autour de l'auteur
Claire Marin est membre du Centre international d’études de la philosophie française contemporaine à l’École normale supérieure et professeur de philosophie en classes préparatoires. Elle a notamment publié Violences de la maladie, violence de la vie (Armand Colin, 2008, Prix d’éthique Pierre Simon), Hors de moi (Allia, 2008, Prix de l’Académie de médecine), L’homme sans fièvre (Armand Colin, 2013) et en codirection avec Nathalie Zaccaï-Reyners, La souffrance et la douleur. Autour de Paul Ricœur (Puf, 2013).