
Résumé
La doctrine des droits de l’homme est devenue l’unique référence légitime pour ordonner et orienter la vie sociale et individuelle. Dès lors, la loi politique n’a plus d’autre raison d’être que de garantir les droits humains. Elle ne commande plus, n’oriente plus : elle autorise. Elle ne protège plus la vie des institutions mais donne à tout individu l’autorisation inconditionnelle d’y accéder et la jouissance d’un droit qui leur est inconditionnellement opposable. Pierre Manent montre que cette perspective livre les éléments constituants de la vie humaine à une critique arbitraire et illimitée, privant la vie individuelle comme la vie sociale de tout critère d’évaluation. Une fois que sont garantis les droits égaux de faire telle action ou de conduire telle démarche, il reste à déterminer positivement les règles qui rendent cette action juste ou cette démarche salutaire pour le bien commun. La loi naturelle qui guide la recherche du bien commun se confond avec la recherche des réponses à la question : comment orienter ou diriger l’action que j’ai le droit de faire ?
Caractéristiques
Sommaire
1) L’individu titulaire de droits ou la nature nue
2) Les conseils de la peur, ou la construction de l’État moderne
3) L’ordre étatique sans droit ni loi
4) La loi esclave des droits
5) L’individu et l’agent
6) La loi naturelle et les motifs humains
Autour de l'auteur
Pierre Manent a enseigné la philosophie politique à l’EHESS. Ses travaux portent sur l’histoire de la pensée politique libérale et les rapports entre le politique et le religieux. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Situation de la France (Desclée de Brouwer, 2015) et Les métamorphoses de la cité (Flammarion, 2010).