Résumé
Quand peut-il être juste de bombarder au nom des droits de l’homme ? La guerre, même juste, fait des victimes civiles. Vaut-il mieux alors tuer ou laisser mourir ? Sous le nom d’intervention humanitaire, droit d’ingérence ou responsabilité de protéger, l’intervention militaire justifiée par des raisons humanitaires est l’une des questions les plus brûlantes des relations internationales.
Ce livre interdisciplinaire – historique, juridique, éthique et politique – est le plus complet jamais publié en français sur ce phénomène. S’appuyant sur de nombreux exemples, de la guerre punitive en Chine antique jusqu’à l’intervention de l’OTAN en Libye, il élabore une théorie réaliste de l’intervention en reprenant cinq critères de la doctrine de la guerre juste : cause juste, autorité légitime, bonne intention, dernier recours et proportionnalité.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre 1. Histoire. Généalogie de la pratique et de la doctrine
L’Antiquité
Le christianisme
La doctrine sécularisée de la guerre juste
Le « siècle de l’intervention »
L’intervention humanitaire depuis 1945
Chapitre 2. Terminologie. Le choix des mots
L’intervention d’humanité
Le droit ou devoir d’ingérence
L’intervention humanitaire
La responsabilité de protéger
Chapitre 3. Droit. De l’illégalité à la légitimité
Les arguments des antirestrictionnistes
La thèse du « illégal mais légitime »
Chapitre 4. L’humanité imaginaire. Souffrance à distance, médias et intervention
La souffrance à distance
La réduction de la distance : l’effet CNN
Chapitre 5. Les critères. Pertinence de la guerre juste
La possibilité des critères
Application au cas irakien
Chapitre 6. L’autorité légitime. Qui doit intervenir ?
Les critères de l’autorité légitime
Les cascades des autorités existantes
Réformes : les autorités légitimes envisageables
Chapitre 7. La cause juste. Pourquoi intervenir ?
La nature du dommage
L’ampleur du dommage
Le dommage doit-il être commis délibérément ?
Le dommage doit être imminent ou en cours
La cause juste peut-elle être faussée ? Le risque d’opportunisme de la part des victimes
Chapitre 8. La bonne intention. Avec quelle motivation intervenir ?
L’impossibilité du désintéressement absolu
Les difficultés du désintéressement relatif
L’abandon du critère de bonne intention
Chapitre 9. Le dernier recours. Quand intervenir ?
Des problèmes épistémologiques
Gagner le temps que d’autres mettent à mourir : l’effet pervers d’intervenir trop tard
Un critère qui doit être appliqué avec souplesse
L’usage de la force armée n’est pas nécessairement la pire des options
Chapitre 10. La proportionnalité. Comment intervenir ?
Ce qu'est la proportionnalité
Les paradoxes de la guerre « zéro mort »
L’impossible calcul
Un critère qui floute la distinction en jus ad bellum et jus in bello
Conclusion
Autour de l'auteur
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, philosophe et juriste, est chercheur en droit international à l’Université McGill (Canada). Auteur de Réparer l’irréparable (PUF, 2009) et de Pas de paix sans justice ? (Presses de Sciences Po, 2011), il a enseigné la théorie des relations internationales, l’éthique et le droit de la guerre au département des War Studies du King’s College de Londres.