Résumé
Considérer que l'Etat moderne a d'abord une configuration théologico-politique peut apparaître anachronique, tant ce concept est désormais très lié à sa formation démocratique et libérale. La controverse qui éclate entre Jacques Ier et le cardinal Bellarmin après l'attentat manqué contre le roi en 1605, témoigne magistralement d'un double contentieux, poltique et ecclésiologique, pour savoir qui détient la souveraineté absolue de droit divin, le roi ou le pape ? Sa résonance en France est capitale, en témoignent l'assassinat d'Henri IV et les Etats généraux de 1614. La maîtrise politique d'une société sur elle-même implique un Etat souverain écartant toute ingérence étrangère, y compris au nom du salut des âmes. Thomas Hobbes accréditera philosophiquement cette thèse.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Chapitre I -- La suprématie royale sur l'Eglise d'Angleterre : enjeux ecclésiologiques et politiques
1 -- La suprématie du roi sur l'Eglise d'Angleterre, l'actualisation d'une problématique antique et médiévale 2 -- La suprématie royale selon Richard Hooker (1554?-1600), entre monisme et doctrine de deux règnes 3 -- Quelques aspects de la pensée politique de Francisco Suarez dans le De Legibus et le Defensio Fidei 4 -- La controverse élisabéthaine des prêtres séculiers avec les Jésuites, un conflit entre deux fidélités
Chapitre II -- La souveraineté royale selon Jacques Ier aux prises avec l'Eglise presbytérienne
1 -- L'éducation politico-religieuse de Jacques VI et son expérience du gouvernement royal 2 -- L'influence des théories continentales de la souveraineté de l'Etat 3 -- Georges Buchanan, la souveraineté limitée
Chapitre III -- La politique ecclésiastique du roi Jacques : une conception théologico-politique de la tolérance
1 -- Jacques Ier et la communauté catholique anglaise, la loyauté au roi ou la fidélité au pape 2 -- L'échec du complot des poudres et ses conséquences politico-ecclésiastiques 3 -- Les débuts de la controverse sur le serment de fidélité entre le roi Jacques et le cardinal Bellarmin
Chapitre IV -- La théorie bellarminienne du pouvoir temporel indirect des papes : une ecclésiologie politique
Présentation du cardinal Bellarmin (1542-1621) : principes généraux -- origine du pouvoir temporel et distinction d'avec le pouvoir spirituel -- allégorie de l'âme et du corps -- rapport de Bellarmin à l'histoire biblique et ecclésiastique
Chapitre V -- Le Traité des libres monarchies de Jacques VI d'Ecosse : une herméneutique théologico-politique de l'Ecriture
1 -- La structure rédactionnelle et argumentative du Traité des libres monarchies 2 -- Trois axiomes de la théorie calvinienne, le procédé de l'analogie et leur influence sur la pensée politique de Jacques Ier 3 -- La justification du droit divin selon Jacques Ier 4 -- La doctrine des deux règnes, l'obéissance civile et la liberté spirituelle des sujets
Chapitre VI -- L'apologie pour le serment de fidélité et les idées ecclésiologiques de Jacques Ier : controverse avec la théorie pontificale du cardinal Bellarmin
1 -- La tolérance selon le roi Jacques 2 -- La structure argumentatives des apologies jacobéenne et bellarminienne, la preuve de la vérité par l'ancienneté 3 -- La papauté est-elle contre Dieu, l'Eglise du Christ et la souveraineté politique ? 4 -- Du Christ à l'Eglise selon le roi Jacques, l'Eglise, la papauté et la théologie politique jacobéenne du temps chrétien
Conclusion -- Table des annexes -- Glossaire -- Bibliographie -- Index
Autour de l'auteur
Bernard BOURDIN, docteur en histoire des religions et en théologie, est maître de conférences en histoire du christianisme moderne et contemporain à la Faculté de théologie de Lille