Résumé
Discrimination positive, parcours individualisés, pédagogie adaptée aux différences culturelles, blasons ou portefeuilles de compétences : tels sont les maîtres mots de cette rhétorique de l'innovation qui envahit l'Ecole et qui, sous couvert de modernisation, masque une entreprise de désagrégation de cette école publique et laïque, exception française qu'une Europe des marchands s'efforce d'abolir au nom des impératifs de la mondialisation.
Il est de bon ton aujourd'hui, de railler la tradition scolaire républicaine : elle a pourtant constitué un moyen efficace d'accès à la connaissance et de promotion pour les classes populaires. D'année en année, on s'évertue ici et là à faire le procès d'une institution déjà fortement mise à mal par quarante années de contre réformes assénées au nom d'une mystifiante idée d'égalité des chances qui n'a pas peu contribué à masquer l'érosion de l'égalité des droits devant l'instruction.
Est-il meilleur moyen d'organiser la fin de l'Ecole que de la détourner de sa seule et véritable finalité : instruire les jeunes dans le meilleures conditions possibles pour contribuer à en faire des citoyens libres, indépendamment des pressions d'un système économique qui s'enfonce dans une spéculation financière dangereuse pour la démocratie ?
Telle est la question à laquelle par un retour sur l'histoire scolaire, ce livre se propose d'apporter des éléments de réponse.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Michel ELIARD est docteur ès-lettres et professeur de sociologie à l'Université de Toulouse II. Il a été membre de l'équipe de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron au Centre de sociologie européenne en 1963 et 1964 puis psychologue clinicien.