Résumé
Loin de ne concerner que les détenus, la peine d’emprisonnement s’impose aussi à leur famille. C’est la raison pour laquelle on peut parler d’une expérience carcérale élargie. L'enquête menée en France auprès de proches de détenus permet de mesurer l’ampleur des dommages sociaux, économiques, relationnels et identitaires auxquels ils sont confrontés. Loin d’une vision misérabiliste, l'étude rend compte de la capacité plurielle des acteurs à « faire face » à l’épreuve.
Aborder l’incarcération du point de vue des proches de détenus offre un autre regard sur l’institution carcérale et sur ses frontières. Si ce livre interroge la prison, il porte tout autant sur la famille. L’incarcération ne marque pas toujours la fin des histoires conjugales et familiales. Pendant la détention, des liens résistent, se cimentent, ou naissent parfois. Les soutiens et les échanges qui s’observent malgré les murs sont multiples. Cependant, les relations entre les détenus et leurs familles sont aussi empreintes de tensions, de silences, de mensonges et de doutes.
Caractéristiques
Sommaire
Préface de Corinne Rostaing
Introduction
Première partie. Être proche de détenus : expériences et identités
1. Devenir « proche de détenu »
Choc et stupeur
Rencontre déroutante avec la prison
Face à la prison : les « autres » visiteurs et les associations comme supports ?
2. Une autre vie
Le temps suspendu
Faire sans
D’autres coûts
3. Faire face
L’expérience dévastatrice
L’expérience retournée
L’expérience combative
Deuxième partie. Malgré les murs : dynamiques des liens face à l’incarcération
4. Rester et soutenir
Rester : une évidence !
Le défi de l’acte
Neutraliser les effets de la prison
L’engagement au service de soi ? La place des femmes en question
5. Des échanges entravés
Une politique pénitentiaire paradoxale
L’intimité en question
Les règles de la conversation
6. Vitalité et tensions des liens
Séparés mais ensemble
Des liens renforcés ?
Des relations sous tensions
La sortie entre espoirs et craintes
Conclusion
Autour de l'auteur
Caroline Touraut est diplômée de l’université Lumière Lyon 2 où elle a soutenu son doctorat de sociologie en 2009. Elle est actuellement membre du Centre Max Weber, à Lyon, et de l’équipe « Dynamiques de la vie privée et des institutions ».