
Résumé
Ils s'appellent Anna, Ashkan ou Julia. Ils vivent dans une banlieue industrielle de Londres, dans un camp de réugiés en Grèce ou un terrain vague réservé aux gens du voyage aux portes de Paris. Ce sont des enfants. Et ils sont malades. Tous souffrent de saturnisme - cette maladie du plomb qui coupe la respiration. Chacun dans leur coin, ils sont les témoins d'un monde qui a choisi de cultiver l'irrespirable. Les usines pharmaceutiques anglaises et leurs fumées toxiques, la politique européenne qui rejette les migrants dans des zones où personne ne devrait devoir vivre, les autorités francaises qui cherchent à toutes forces à sédentariser les nomades sur les terrains d'anciennes décharges : voilà ce monde. Derrière la maladie des enfants, c'est donc celle du présent qui se dresse : une maladie dont Camille Louis, en un geste virtuose et sensible, dresse le profil terrifiant autant que plein d'espoir. Car, même différents, même isolés, même relégués dans les tréfonds de l'anormalité ou de l'indésirabilité, les enfants dont elle raconte les aventures livrent une leçon inattendue : celle d'une nouvelle manière de respirer ensemble - d'une nouvelle conspiration.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-scène et arrière-fond
Prologue
Mouvements, 1.
LES ENFANTS DE SATURNE
Déviances et déviations. Enfance d'une révolution
Narration des maladies et maladie des narrations
Muscler la mémoire fabuleuse
Écrasée par l'Histoire, l'enfance est muselée
Des terrains infectés aux paysages fantômes, trajets d'une enfance spectralisée
Mise en scène et tremblements. Archéologie des étouffements
Le théâtre des opérations : acteurs des fixités et désactivation des mouvementés
Fabrique des maladies et maladie des industries
Hypoesthésie et (an)esthétique du con-senti
Dans les sur-vivants déchets des pharmacies, le pharmakon des ex-istences
Dramaturgies alternatives et légendes vivantes
Histoire, mythes et dramatique : du triple sacrifice des enfants
Reprise, déprise et renversements. Destituer la désintégration
Puissance parodique, alter-narrations et institutions alternatives
Une cosmopolitique des expériences
Mouvements, 2.
LES ENFANTS D'ÉGÉE
Au croisement des temps, aux confins des mondes, une île
Ce n'est pas l'île qui est déserte, c'est le monde qui s'est déserté
Des récits de vie aux fables d'existence
D'un monde coupé en deux
Dans les fractures du monde, des pays-paysages
Brûler l'image, pouvoir imager, bouger l'imaginer
Retenir, détenir, « s'en sortir sans sortir »
Des îlots reliés au monde recomposé : une autre géographie de l'égalité
Hôtel, cité, place
On ne sait pas ce que peut une fête
Laisser venir, savoir partir
Perdre « le temps », gagner du temps perdu
Mouvements, 3.
LES ENFANTS DE XENIA
On ne fait pas le tour du monde, c'est le monde qui se retourne
Relier les séparés : puissance et résistance d'un petit théâtre itinérant
Déterrer et faire terre avec les déchets
Les enfants ne rêvent pas, ils veillent en conversant
Voyage dans le temps et gens du voyage : réécrire la non-Histoire des circulations
Zones désaffectées, zones des infections, zones pour d'autres affects et affections
Forêt industrielle, nature artificielle et ville en parc d'attractions
Derrière les « restaurations et réhabilitations », nos monstres
De l'autre de la ville à la ville des autres, des xénopolis aux xénopolitiques
Tombée du monde et tombée de rideau. C'est toujours à la fin de la représentation que l'on commence à voir
Obliques, déviances et suppléments. Épilogue
Autour de l'auteur
Camille Louis est philosophe et dramaturge. La Conspiration des enfants est son premier livre.