Résumé
Entre l’homo œconomicus et le religieux, quelle est aujourd’hui la place du citoyen ? Chassé de son bercail — la Cité ou l’État — par un marché mondialisé et une cité céleste envahissante, il tend à se réfugier dans la société civile pour prendre des masques inattendus. Le mot « citoyen » investit tous les champs de l’expérience sociale : on ne compte plus les « entreprises citoyennes » ou les « gestes citoyens », qui se confondent dans le militantisme civique… À l’heure de la mondialisation et de la remise en cause des catégories classiques de la politique (l’État, la souveraineté), jusqu’où peut-on donc penser une forme de citoyenneté non instituée par l’État ? De quoi la citoyenneté est-elle aujourd’hui le nom ? Loin d’être seulement un mot synonyme de respectabilité, la citoyenneté n’est-elle pas surtout la marque d’un désir, au fond jamais troublé, de politique ?
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
I. — Citoyenneté et civilité à l'apogée du capitalisme
Du lien politique dans la commercial society
L'enlèvement des Sabines
II. — Être citoyen : exercer le pouvoir ou jouir des droits fondamentaux ?
La citoyenneté politique
La citoyenneté juridique
Apostille sur la supposée « citoyenneté européenne »
III. — La citoyenneté à l'épreuve de la démocratie représentative
IV. — De la citoyenneté contre l'État à la citoyenneté sans l'État ?
Représenter, c'est trahir
Pour une citoyenneté militante
V. — Interlude sur la citoyenneté médiatique
VI. — Citoyenneté et patriotisme : digressions sur un ordre symbolique
Du patriotisme considéré comme une fête de la Mère
De la philanthropie civique
Conclusion
Autour de l'auteur
Éric Desmons enseigne le droit constitutionnel, la philosophie du droit et l’histoire des idées politiques à l’Université Paris XIII, à Sciences-Po Paris et à l’Université Paris II. Il est notamment l’auteur de Mourir pour la patrie ? (Puf, 2001).