Résumé
Depuis deux siècles, sous des aspects divers (monographies, recueils de portraits, dictionnaires généraux ou spécialisés…), la biographie connaît auprès de tous les publics une faveur qui redouble aujourd’hui. Or ce récit « naturel » d’une vie a rencontré l’hostilité des esthètes ou des doctes : Proust, Valéry, et, à leur suite, toute la critique littéraire moderne condamnent les facilités bavardes de l’explication biographique ; la « nouvelle histoire » refuse toute perspective biographique sur le devenir.
Étudier les formes, l’histoire, l’épistémologie et l’écriture d’un genre qu’on dit naïf, c’est découvrir sa complexité, sa variabilité, ses fonctions multiples, ses capacités de réponse aux idéologies qui le contestent ; c’est surtout démasquer l’illusion d’un empirisme candide – le fidèle (et superficiel) enregistrement d’événements assemblés en une chronique – pour montrer que le biographe choisit, détermine, construit un personnage, en un acte authentique de décision et de création.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Daniel Madelénat est professeur de littérature générale et comparée à l’université Blaise-Pascal de Clermont.