Résumé
Le 24 octobre 1648 est une date essentielle dans l'histoire européenne. Les traités, signés ce jour-là en Westphalie, mettent fin, pour une grande partie de l'Europe, à la guerre dite de Trente Ans. Ils apportent un immense soulagement, une stabilité durable et des principes auxquels les générations suivantes se sont volontiers référées. Même si le conflit s'éternise entre la France du jeune Louis XIV et l'Espagne de Philippe IV, cette paix de Westphalie signifie une réorganisation politique de l'espace européen. Les principaux Etats ont renforcé encore leur identité et leur puissance, mais, en même temps, l'idée s'impose qu'il faut combattre toute tentation de monarchie universelle, toute hégémonie et toute prépondérance, ce qui annonce l'équilibre européen, le concert européen, voire la construction européenne. Comme un accord est intervenu qui impose aux confessions chrétiennes de coexister pacifiquement, le temps des guerres de Religion s'éloigne et cela signifie une forme de tolérance religieuse. La Chrétienté laisse peu à peu la place à l'Europe. Les malheurs de la guerre de Trente Ans ont fait naître enfin le désir de limiter les conflits par un droit des gens, un droit international, qui s'imposerait à tous les belligérants. Un idéal de paix s'ébauche. Ce livre prend la suite de L'invention de la diplomatie, publiée aux puf en 1998 et regroupe des communications présentées lors d'un colloque scientifique réuni à Paris, au Centre de conférences internationales, les 24, 25 et 26 septembre 1998, à l'occasion du 350e anniversaire de cette paix.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos, de Hélène Carrère d’Encausse, de l’Académie française
Présentation, par Louis Amigues
La diplomatie de l’esprit, par Marc Fumaroli, de l’Académie française
I. Penser la paix : les idées
Un regard nouveau sur les traités de Westphalie : le colloque de Münster de 1996, par Heinz Duchhardt
Les puissances catholiques face à la tolérance religieuse en France au XVIe siècle : droit d’ingérence ou non-intervention ?, par Alain Tallon
Guerre et paix selon Richelieu, par Françoise Hildesheimer
Le concept de sécurité collective de Richelieu et les traités de paix de Westphalie, par Klaus Malettke
La paix dans la pensée de Grotius, par Peter Haggenmacher
II. CONSTRUIRE LA PAIX : LES MÉTHODES
Remarques sur les alliances des rois de France aux XIVe et XVe siècles. La forme et le fond, par Françoise Autrand et Philippe Contamine, de l’Institut
Aux origines de la balance des pouvoirs : le système politique en Italie au XVe siècle, par Riccardo Fubini
Le rôle du Saint-Siège au début de la guerre de Trente ans. Les objectifs de la politique allemande de Grégoire XV (1621-1623), par Alexander Koller
La neutralité de la Pologne pendant la guerre de Trente ans, par Maciej Serwa4ski
La France après la paix de Westphalie : absolutisme ou pluralisme confessionnel ?, par Richard Bonney
Ferdinand III et la France de Mazarin, par Jean Bérenger
Mazarin et le gouvernement de la France, par Claude Dulong, de l’Institut
L’Alsace en 1648 et les conséquences des traités pour la province, par Bernard Vogler
Deux commémorations à Strasbourg : 1648-1948 ; 1648-1998, par Georges Livet
III. GUERRE ET PAIX : LES RÉALITÉS
Paix des armes, tempête dans les finances au milieu du XVIIe siècle : le cas français, par Françoise Bayard
Images et visions politiques « européennes » de 1648 à 1661, par Jean Meyer
Les titres et les preuves : la notion de droits historiques en France (1648-1661), par Daniel Nordman
Les contradictions d’une diplomatie. Le Saint-Siège face aux demandes indultaires des souverains catholiques (Espagne, France, Portugal), de 1640 à 1668, par Olivier Poncet
L’ombre de Mars sur la Westphalie. Les opérations militaires ont-elles fait durer les négociations ?, par Derek Croxton
Les plaintes de la population civile contre les dommages de la guerre et les charges militaires au XVIIe siècle en France et dans le Saint Empire. L’exemple des évêchés de Magdebourg et Halberstadt, par Markus Meumann
Le contrôle de la Baltique et les enjeux économiques, par Marie-Louise Pelus-Kaplan et Éric Schnakenbourg
IV. GUERRE ET PAIX : LES ENJEUX
La bataille de la Montagne Blanche, 8 novembre 1620, par Olivier Chaline
Rohan et la Valteline, par Yves-Marie Bercé
Richelieu, Charles de Gonzague-Nevers et « le jeu forcé ». La France et la guerre de la Succession de Mantoue, 1628-1630, par David Parrott
Maximilien, comte de Trauttmansdorff, négociateur en chef de l’empereur aux traités de paix de Prague et de Westphalie, par Konrad Repgen
La question d’Orient au temps de Westphalie, par Géraud Poumarède
La personnalité et le rôle de la reine Christine de Suède, par Jean-François de Raymond
Westphalie 1648 : l’Angleterre en marge de l’Europe, par Charles Giry-Deloison
La confessionalisation et le système international, par Heinz Schilling
V. LA DIPLOMATIE DE L’ESPRIT
La paix de Münster et les ambassadeurs des Provinces-Unies : les liens avec la République des Lettres, par Hans Bots
Claude de Mesmes, comte d’Avaux, et la diplomatie de l’esprit, par Frank Lestringant
Informations imprimées à l’intention des plénipotentiaires au congrès de la paix de Westphalie, par Franz Bosbach
Littérature clandestine et lutte politique. L’héritage de Richelieu au temps de Mazarin (1642-1661), par Giuliano Ferretti
Raconter la guerre. Deux récits inédits de la guerre de Trente ans, par Paulette Choné
VI.
Autour de l'auteur
Ouvrage publié sous la direction de Lucien BELY, professeur d'histoire moderne, Université de Paris IV - Sorbonne, avec le concours de Isabelle Richefort, conservateur en chef du patrimoine
Avant propos de Hélène Carrère d'Encausse de l'Académie française, vice-présidente de la Commission des archives diplomatiques
Présentation de Louis Amigues, directeur des Archives et de la documentation
Introduction de Marc Fumaroli de l'Académie française