Résumé
Le monde actuel, dans la vérité qui s’y déchaîne, nous demande, en tant qu’analystes, de penser à nouveau le concept des pulsions de mort, questions soulevées par l’échange entre Freud et Einstein à l’approche de la catastrophe de la seconde guerre mondiale qui a couvert le XXe siècle.
Il m’a semblé important de suivre la voie ouverte par Lacan en fin de son séminaire L’Éthique de la psychanalyse, lorsqu’il déplorait un certain effondrement de la sagesse et nous invitait à nous ouvrir aux Sages confucéens, et d’effectuer un détour par la civilisation chinoise pour approcher les questions actuelles du devenir de l’humanité. La science, dit Lacan, nous emmène dans un « train lancé à grande vitesse », vers un futur qu’elle ignore et qui peut s’avérer destructeur si nul ne s’inquiète de penser les questions éthiques, cette sagesse que les premiers Sages chinois exploraient déjà dans leur façon d’habiter l’humanité, Li ren. La psychanalyse, cette « science du désir », peut œuvrer avec un gai-savoir à une certaine sagesse dans l’amélioration de la conscience et du discernement aux niveaux individuel et collectif. Tous les penseurs, psychanalystes, philosophes et scientifiques, depuis Freud et Einstein, en appellent à la création d’une instance qui puisse poser les bases de cette Éthique.
Caractéristiques
Sommaire
Préface de Gérard Pommier
Introduction
I – LA CONCEPTUALISATION FREUDIENNE
L’anticipation de Sabina Spielrein
Le contexte d’écriture
La contrainte de répétition
La spéculation freudienne
D’autre apports : Melanie Klein, Jacques Lacan
L’apport original de Françoise Dolto
André Green : le narcissisme de mort
II – L’ÉCLAIRAGE DE LACAN
Ne pas céder sur son désir
La région de la Chose
La pulsion de mort comme sublimation
Le discours de la science
La question de la haine
La fonction du bien
Le désir d’Antigone
III – LA QUESTION DU NÉANT
La rencontre entre Freud et Einstein
La sagesse chez Meng zi et Confucius
La rencontre entre Heidegger et Lacan
Symboliser la pulsion de mort ?
La sagesse freudienne
IV – LA QUESTION DE LA JOIE
Une nouvelle sagesse ?
Ce que Lacan doit à Spinoza
De la morale à l’éthique
Bibliographie
Autour de l'auteur
Monique Lauret est psychiatre-psychanalyste, membre d’Espace analytique Paris et de la Fondation européenne de la psychanalyse. Elle est l’auteur de Les accidents du transfert. De Freud à Lacan (Champ social, 2006), de Lectures du rêve (Puf, 2011) et de Melanie Klein, une pensée vivante (Puf, 2008).