Résumé
La cinéphilie m’apparaît comme une île assez lointaine où l’on ne va plus guère ; en tout cas, on ne s’y rend plus de la même façon que dans ma jeunesse. Il nous arrivait souvent de sauter dans un train, dans un avion, pour voir un film à Londres, assister à une rétrospective à Milan ou faire la connaissance d’un metteur en scène américain dans un festival espagnol. Ce que j’appelle « Voyages en Cinéphilie », c’était cela, au sens propre mais aussi au sens figuré : des découvertes incessantes, des rencontres, des amitiés surtout. Bien plus qu’une manie de collectionneur, qu’une accumulation d’images tapissant nos boîtes crâniennes, la cinéphilie pour nous était un art de vivre.
Les chapitres qui relatent ici mes « voyages » s’échelonnent sur plus d’un demi-siècle. Bazin, Tati, Sautet, Tavernier, Rohmer, Losey, Lang, DeMille, Preminger, Cottafavi, un dialogue très singulier avec Hubert Ricard – philosophe lacanien et cinéphile mac-mahonien de la génération suivante – constituent les haltes majeures de cet itinéraire, depuis l’éblouissement, les enthousiasmes et les colères des débuts jusqu’au regard apaisé d’aujourd’hui.
Caractéristiques
Sommaire
Préface par Marc Cerisuelo
Avant-propos
Conversations en 2008-2010
Avec Hubert Ricard, philosophe lacanien
Sur le cinéma français, avec Michaël Rabier
Sur André Bazin, avec Hervé Joubert-Laurencin
Un jour de fête avec Tati
Hulot, Groucho, drôles d’oiseaux
Quand Sautet gérait l’imprévisible
Tavernier, le regard droit
Trois « instantanés » de Joseph Losey
Dernier déjeuner avec Fritz Lang
Présentation de Cecil B. DeMille
DeMille, l'enfance de l’art
Cinéma contre roman
Considérations sur la couleur
Éloges funèbres
Le film noir
L’affaire Godard-Bazin
Coups d’œil et pieds de nez
Annexes
Les confidences de M. Hulot
Dialogue avec… Otto Preminger, Vittorio Cottafavi, Claude Sautet, Joseph Losey
Bazin, Mourlet : convergence et oppositions
Index des noms et des titres
Autour de l'auteur
Essayiste, romancier, auteur dramatique, chroniqueur, Michel Mourlet s’est d’abord fait connaître comme critique et théoricien du cinéma. Son manifeste, « Sur un art ignoré », publié dans le numéro 98 des Cahiers du cinéma, a suscité d’innombrables remous, y compris au sein de la revue, alors dirigée par Éric Rohmer. Il continue d’alimenter réflexions et polémiques, tant à l’Université que dans les milieux du cinéma et les forums en ligne du monde entier.