
Résumé
Cet ouvrage aborde l’école primaire et ses enseignants sous un angle original : à partir d’une enquête ethnographique dans les coulisses scolaires. Il dévoile le off de l’école primaire : sa face moins légitime, les marges de la scène officielle qu’est la classe et sa voix, dégagée des discours institutionnels, qui s’entend en salle des maîtres. L’ethnographie des coulisses mène à la découverte d’une culture professionnelle créée par le collectif enseignant, dont découlent des normes informelles qui contrôlent et régulent puissamment le quotidien professionnel. Ce point de vue éclaire également l’idée du partenariat avec les familles et révèle ainsi les jugements et les catégorisations que produisent l’école primaire et ses enseignants sur les usagers en fonction de leurs appartenances sociales et ethniques.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
L’ethnographie des coulisses scolaires, ou l’enquête d’une chercheuse émancipée de son milieu professionnel
La culture professionnelle informelle, ou la normalité d’une profession
Une perspective interactionniste sur l’institution informelle
Interactions avec les usagers et savoirs coupables
Chapitre 1 – Le terrain d’enquête
Louise-Michel, une école enclavée
Beauvoir, l’école unique d’un joli village
Les collectifs enseignants dans les écoles
À Louise-Michel : la balkanisation des relations
La « grande famille » Beauvoir
Les entretiens avec les enseignants
Chapitre 2 – Contrer le manque de prestige professionnel
« Des fainéants d’enseignants » : la blessure des professeurs des écoles
Contre le manque de reconnaissance, la valorisation de l’engagement
Être au travail pour contrer l’image du « prof souvent absent »
Les fêtes scolaires comme vitrine de l’investissement professionnel
Cadeaux et reconnaissance symbolique
Chapitre 3 – Des collectifs enseignants qui forgent le « nous » professionnel
Se former sur le tas dans les interactions avec les collègues
La critique de la formation institutionnelle
La formation idéale vue des coulisses
Formation sur le terrain de deux jeunes professeures : un exemple à Louise- Michel
Normes de résistance à la hiérarchie et formation du collectif professionnel
Le collectif contre la hiérarchie
Le directeur : une hiérarchie du quotidien ?
Chapitre 4 – Des rapports aux usagers catégorisés par des « savoirs sociaux coupables »
L’ingérence et le mépris des classes dominantes
La parentocratie du quotidien, ou « virer » un enseignant
« Être dépossédé de sa mission »
L’indifférence par rapport à l’école et les lacunes éducatives des classes sociales dominées
Des carences dans le domaine de la discipline scolaire
Le client idéal
Responsabiliser les familles populaires au travers de conseils éducatifs
Les relations avec les usagers à l’école Beauvoir
L’orientation en fin d’école primaire au prisme de l’appartenance sociale
Le cas de Fabien, ou la construction d’une carrière scolaire socialement marquée
Les prénoms comme indicateurs sociaux
Éduquer les parents
Interagir avec les enseignants : le savoir-faire parental selon les classes sociales
Des demandes parentales de gestion de conflit
Apporter le bon goûter : un savoir-faire parental
Chapitre 5 – La difficulté professionnelle au prisme d’une tension entre universalisme et ethnicisation
« L’indifférence aux différences » : un principe ancré dans la profession ?
Une catégorisation ethnique interdite et dénoncée
Des élèves « attachants » et victimes de leur milieu social
Le prof raciste, une figure qui n’a pas droit de cité dans la profession
Des enseignants « simples témoins » d’une ethnicisation entre élèves et entre familles
L’ethnicisation des rapports scolaires à Louise-Michel et Beauvoir
Les élèves « communautaires »
Les élèves du voyage
Les élèves musulmans
La nourriture halal et le voile des parents
Conclusion
Annexe
Bibliographie
Autour de l'auteur
Aksel Kilic est docteure en sciences de l’éducation et ATER à l’université Paris-Est Créteil. Elle est également chercheure associée au CERLIS (Université de Paris) et au LIRTES (Université Paris-Est Créteil).