Résumé
Après la Libération, la discussion fait rage, en France, sur la validité des baptêmes administrés pendant la guerre par l’Église catholique pour sauver les enfants juifs. Catherine Poujol a découvert une note de la nonciature à Paris, datée du 23 octobre 1946, demandant de ne pas rendre ces enfants désormais baptisés, même à leurs parents. C’est à démonter la fabrication de cette archive qu’elle s’est attachée. L’élaboration de cette directive sert de colonne vertébrale à l’ouvrage : comment en est-on venu à décider cela ? Quelles pressions furent exercées sur Pie XII pour obtenir un memorandum ordonnant de rendre tous les enfants juifs cachés après-guerre et pourquoi ce ne fut pas le cas ? Pour y répondre, l’auteur a étudié les positions des évêques français concernés qui ont accueilli ces enfants dans leurs diocèses-refuges. Elle s’est aussi attachée à décrypter l’attitude des « hommes de terrains » (les pères Braun, Chaillet, Devaux), ces ecclésiastiques qui détiennent les enfants cachés après les avoir sauvés, nourris et protégés. Les ont-ils baptisés ? Les ont-ils rendus facilement ? Leurs positions sont très différentes.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
Qu’est ce qu’un enfant caché ?
Première partie : Le rôle de l’Église de France dans le rapatriement des enfants juifs déportés en Allemagne (1944-1947)
Chapitre I : Deux organisations juives internationales et la recherche des enfants juifs (1944-1946)
Chapitre II : Missions vaticanes et missions de rapatriement (France-Allemagne, 17 janvier 1944-28 août 1947)
Deuxième partie : Rendre les enfants juifs cachés
Chapitre III : L’Église de France et le cardinal Gerlier face à la persécution des juifs (1940-1944)
Chapitre IV : La communauté juive française et la récupération des enfants cachés
Chapitre V : Débat public sur la restitution des enfants juifs cachés et la validité du baptême
Chapitre VI : Les positions du Saint Siége sur la restitution des enfants juifs cachés et baptisés (1944-1947)
Troisième partie : Application de la note de la nonciature à Paris du 23 octobre 1946 (1947-1953)
Chapitre VII : Mgr Gerlier et Mgr Caillot devant la directive du 23 octobre 1946 : deux exemples d’application contradictoire lors de l’affaire Finaly.
Chapitre VIII : Trois ecclésiastiques sauveteurs d’enfants sur le terrain : Braun, Chaillet, Devaux.
Conclusion
Annexe : Chronologie de l’affaire Finaly (1945-1953)
Sources et bibliographie
Index des noms
Autour de l'auteur
Catherine Poujol est spécialiste des relations judéo-chrétiennes aux XIXe et XXe siècles en France et collaboratrice scientifique du CIERL (Centre interdisciplinaire d’études des religions et de la laïcité) de l’université libre de Bruxelles. Elle est notamment l’auteur de Aimé Pallière, un chrétien dans le judaïsme (DDB) et des Enfants cachés, l’affaire Finaly (Berg international), qu’elle a adapté pour la télévision et en bande dessinée.