Résumé
Comment maintenir l’École quand tout semble prêt à s’effondrer ? Comment l’École de la Troisième République a-t-elle reçu les dogmes et les ordres de Vichy ? Comment la France de l’après-guerre, enfin, a-t-elle accompagné la reconstruction des murs de celle des esprits et des corps ?
L’histoire des écoles primaires de la France des années noires (1938-1948), c’est celle du personnel et des élèves qui poursuivent leur tâche avec une endurance qui tient autant de la routine que d’une solide capacité d’adaptation. C’est aussi celle des solidarités inédites forgées à la faveur de la sauvegarde des enfants entre des territoires scolaires très diversement frappés par les drames de l’Occupation et de la Libération. C’est enfin l’histoire des visions de réforme et de reconstruction qui s’efforcent d’imaginer, en ces temps d’incertitudes, les destins possibles de l’Éducation nationale du second XXe siècle à venir.
De la Bretagne au Lyonnais, des petites communales des monts d’Auvergne aux classes marseillaises, se fait le récit d’un ordinaire recomposé au rythme du conflit. Il est tissé de rigueurs et de banalités propres à une époque saisissante, à partir de laquelle il est toujours inspirant de réfléchir le présent.
Caractéristiques
Sommaire
Préface. La guerre maîtresse de l’École
L’École française au tournant de siècle (1938-1940)
Le tableau de la géographie scolaire de la France en 1938
La « drôle de guerre » de l’École
1940 : la tempête vichyste
Première partie – L’endurance de l'Ecole en guerre (1940-1945)
1. Maintenir une vie scolaire en temps de guerre
Le fardeau de l’Occupation
La crise du personnel de l’École
2. Le quotidien scolaire des temps nouveaux
Les années noires du métier : faire la classe sous Vichy
Le sacerdoce social : les activités péri et postscolaires
3. Comment l’École a protégé les enfants
L’évolution des scénario du repli selon le ministère
Les fortunes diverses des entreprises d’évacuation des écoliers
Les petites patries scolaires solidaires
NOTE. L’École a-t-elle protégé les enfants juifs ?
Conclusion. Le maintien d’un esprit pionnier
Intermède. De la Fronde à la Sten : les résistances des primaires
Seconde partie – L’École républicaine à la reconquête de la France
4. Le rétablissement de l’École républicaine
La reprise en main du personnel de l’Éducation nationale
L’émancipation de la tutelle préfectorale
Le front de la reconquête pédagogique
5. La convalescence des écoles et des écoliers
Le martyre de l’École
La renaissance matérielle des écoles
Surveiller et guérir : l’attention portée à la santé des enfants
6. Quelle École tirer des décombres ? Les enjeux de l’après-guerre
L’École qui croyait au ciel face à celle qui n’y croyait pas
Les hussards broient du noir
Vers un nouveau paradigme scolaire ?
Conclusion. École outragée, École brisée, École libérée… mais pas apaisée !
Épilogue. Temps de guerre, temps des possibles
Les leçons de dix ans de classe de guerre
Dénouement gordien
Postface. Sisyphe révélé
Autour de l'auteur
Ancien élève de l’ENS Lyon, Matthieu Devigne est docteur en histoire de l’université Paris-Sorbonne. Il enseigne actuellement en éducation prioritaire dans l’académie de Lyon.