Résumé
Et si le cinéma était d’abord un art chorégraphique ? Depuis toujours, sa préoccupation principale a été l’invention de nouveaux agencements de corps — et la recherche de nouveaux montages de mouvements. Mais l’idéologie de la mise en scène, venue du théâtre, a rendu cette préoccupation invisible. Pour la rendre à nouveau vivante, c’est toute l’histoire du cinéma qu’il faut relire à l’aune de la chorégraphie : passer du Kino-Glaz de Vertov à un nouveau Kino-Tanz. De Fernand Léger à Michel Gondry, de Georges Méliès à David Lynch, de Pinocchio à Gene Kelly ou de Norman McLaren à Quentin Tarantino, le cinéma n’a jamais cessé de danser.
Caractéristiques
Sommaire
Prélude
I. Les Chats boxeurs (Lumière) / The Boxing Cats (Edison)
Du rythme et de la cadence
II. Pas de deux de Norman McLaren / Little Nemo de Winsor McCay
Du flux et de la fluidité
III. Le Ballet mécanique de Fernand Léger / Come into my World de Michel Gondry
De la reprise et de la répétition
IV. La Danse serpentine de Loïe Fuller / Free Radicals de Len Lye
De la mémoire musculaire
V. Step Up 2 : The Streets de Jon Chu / Footlight Parade de Busby Berkeley
De la tension et de la détente
VI. Top Hat de Mark Sandrich / Zidane, un portrait du XXIe siècle de Philippe Parreno et Douglas Gordon
De la pesanteur et de la suspension
VII. Pinocchio de Walt Disney / Invitation to the Dance de Gene Kelly
De la kinesthésie et de la corporéité
VIII. La Joie de vivre d'Anthony Gross et Hector Hoppin / Mulholland Drive de David Lynch
Du poids et de l'effort
IX. Le Cake-Walk infernal de Georges Méliès / Fase de Thierry De Mey
De la transe et de l'extase
X. Death Proof de Quentin Tarantino / Dans Paris de Christophe Honoré
Du solo et du spectateur
Postlude
Autour de l'auteur
Dick Tomasovic est théoricien du cinéma. Il enseigne à l’Université de Liège. Il est l’auteur de Le Palimpseste noir. Notes sur l’impétigo, la terreur et le cinéma américain contemporain (Yellow Now, 2002), Freaks, la monstrueuse parade de Tod Browning (Cefal, 2006) et Le Corps en abîme. Sur la figurine et le cinéma d’animation (Rouge Profond, 2006).