Résumé
Il y en a aujourd’hui qui haïssent le « Je », qui déclarent sa fin prochaine, ou même sa disparition accomplie. Il y en a qui préfèrent le « Nous », l’identité qui peut se partager ; d’autres encore qui préfèrent le « Il » scientifique, l’identité qui peut se compter. Comment alors continuer à être « Je » lorsque l’époque tend à faire disparaître la nécessité d’un rapport subjectivé à son existence ? Le narcissisme de masse se présente paradoxalement comme un effort pour continuer à exister en première personne dans le monde uniforme de la mondialisation. Mais ce narcissisme de masse n’est-t-il pas un autre piège ? Le déchaînement des passions sur les réseaux sociaux, la mise en scène de sa vie privée, le partage de son intimité, nous aident-ils vraiment à retrouver notre singularité perdue dans l’univers irrespirable de la quantification de soi et de la marchandisation des expériences ? Parier sur le « Je » offre une autre voie que le narcissisme. Parier sur le « Je », c’est accepter de miser sur la parole et le langage, c’est continuer de croire avec Freud et Lacan dans les messages de ses rêves et de ses cauchemars, c’est ne pas suturer la dimension de l’inconscient. Parier sur le « Je », c’est faire une traversée : la traversée des identités.
Caractéristiques
Sommaire
Préambule – Le « Je » à l’épreuve de la mondialisation
I – Premier danger, l’identité totale contre le « Je »
II – Second danger, la quantification contre le « Je »
III – Troisième danger, le narcissisme de masse contre le « Je »
IV – Le « Je », hors du commun
V – Le « Je » et la couleur du traumatisme
VI – Le « Je », un pari lacanien
Prologue – « Je » retrouvé
Autour de l'auteur
Normalienne, agrégée et docteure en philosophie, Clotilde Leguil est spécialiste de philosophie française contemporaine et de la pensée de Jacques Lacan. Elle est professeur au département de psychanalyse de Paris 8, psychanalyste et membre de l’École de la cause freudienne. Ses deux derniers livres, Céder n’est pas consentir. Une approche clinique et politique du consentement (2021) et L’Ère du toxique. Essai sur le nouveau malaise dans la civilisation (2023), explorent les zones d’ombre de l’intime.