Résumé
La pensée politique est peu disciplinée – dans tous les sens de ce mot, y compris celui qui suggérerait qu’elle n’est pas une discipline académique bien circonscrite. Il y a bien sûr des œuvres immédiatement classables en philosophie politique ou en théorie politique. Mais, à bien y réfléchir, les catégories que l’on pourrait avoir en tête sont souvent poreuses. Des grands courants littéraires et esthétiques aux travaux scientifiques les plus variés, qu’est-ce qui échappe à une époque et à ses « idées », y compris politiques ? Peu de choses, sans doute.
Au fond, ce qui empêche la catégorisation trop stricte, quand on traite d’histoire des idées politiques, c’est l’histoire. C’est elle, avec toute son épaisseur, qui se présente devant nous.
Pour autant, il n’y a pas d’ouvrage sans choix. Assumant les siens, cette nouvelle édition vise, comme les précédentes, à décrire et à expliquer l’émergence des concepts qui ont joué un rôle décisif dans le devenir politique des sociétés. Des Anciens aux Modernes, et notamment à travers le développement du principe moderne d’« État », sont analysés les thèmes les plus saillants de la réflexion politique : les figures de l’État de droit, les enjeux de l’invention démocratique, les désirs et les réalités de l’État « total », les chemins de l’après-totalitarisme… Pour comprendre, mais aussi pour ne pas cesser d’interroger.
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
Chapitre premier. — Genèse de la pensée politique. Les concepts fondamentaux
La Cité grecque : la question de la justice, l’idée démocratique
Rome : la République et l’Empire
Les monothéismes et la question politique
Chapitre II. — Du principe-État à l’État de droit
Renaissance et Réforme : l’autonomisation du politique par rapport au religieux
Invention et fondements du concept de souveraineté : le principe-État
La souveraineté est-elle nécessairement absolue ? L’État de droit
Chapitre III. — L’État à l’épreuve de la démocratie
Rousseau : le Peuple souverain
Les Révolutions américaine et française
La pensée contre-révolutionnaire
Les inquiétudes et les convictions de la pensée libérale
L’État dans l’histoire : Kant et Hegel
Chapitre IV. — L’État-Société
L’État « soigneur » de la société ? L’humanisme chrétien
L’État-Gérant
L’État régulateur de l’ordre social : le modèle scientifique
Chapitre V. — L’État-Parti
La pensée utopique du XIXe siècle ; une société sans État ?
Le marxisme de Karl Marx et Friedrich Engels
L’anarchisme en débat avec le marxisme : de Max Stirner à l’anarcho-syndicalisme
Contre l’État-Parti, la question du parti comme outil d’action : le léninisme et ses critiques
Chapitre VI. — De la Nation-État à l’État total
L’exaltation de la nation
Du nationalisme au racisme
L’État comme force de combat contre les « ennemis »
Le lien entre nazisme et stalinisme et ses problèmes
Chapitre VII. — L’État à l’épreuve du « totalitarisme » : concepts, débats, questions dans la pensée politique de la deuxième moitié du XXe siècle
Le fascisme : explications classiques
Le totalitarisme : genèse d’un concept et implications
Après le reflux du concept de totalitarisme, une marque durable dans la pensée politique
Chapitre VIII. — L’État-nation en question
Nations et nationalismes : nouveaux travaux, nouvelles idées
Dépasser l’État-nation : réalités, idées, problèmes depuis 1945
La résistance du modèle de l’État-nation
Chapitre IX. — Le principe-État sous tensions
Le principe-État, interrogé par la remise en cause des philosophies de l’histoire
Le principe-État soumis à la question de la « domination »
Chapitre X. — De l’État-Savant à l’État-Justice
Le principe-État, sauvé par les organisateurs et techniciens ? Figures de l’État-Savant
L’État-Justice
Chapitre XI. — L’État-frontières
La peur
La parole
Le « nous »
Autour de l'auteur
Géraldine Muhlmann est professeur à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas.
Évelyne Pisier est professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
François Châtelet était professeur à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.
Olivier Duhamel est professeur des Universités à Sciences Po.