Résumé
Le concept d’inconscient a fait son apparition dans la culture moderne en même temps que celui de conscience et comme son exacte conséquence : dès que l’essence originelle de la phénoménalité, révélée et occultée à la fois par Descartes dans le cogito, a été réduite à la représentation.
Pour autant que Freud emprunte explicitement son concept de conscience à cette tradition philosophique, l’affirmation que le Fond de la Psyché échappe à la phénoménalité ainsi entendue revêt une portée immense : elle pose, après Schopenhauer et Nietzsche, que la vie ne s’exhibe jamais dans l’Ek-stase où la pensée, depuis la Grèce, la cherche. Et si, faute de moyens appropriés, le freudisme fut contraint de rejeter dans un arrière-monde les formes élémentaires de l’expérience, si l’affect fut ramené à la pulsion, et la pulsion à un système énergétique conforme aux schémas scientifiques de l’époque, il reste possible de reconnaître, derrière ces constructions spéculatives, à travers ces emboîtements d’hypothèses à l’infini, la figure même de cette vie – la nôtre.
M. H.
Caractéristiques
Sommaire
Un héritier tardif
I. – « Videre videor »
II. – Le déclin des absolus phénoménologiques
III. – L’insertion de l’« ego cogito » dans l’« histoire de la métaphysique occidentale »
IV. – La subjectivité vide et la vie perdue : la critique kantienne de l’« âme »
V. – La vie retrouvée : le monde comme volonté
VI. – La vie et ses propriétés. Le refoulement
VII. – Vie et affectivité d'après Nietzsche
VIII. – Les dieux naissent et meurent ensemble
IX. – Le singe de l'homme : l’inconscient
Potentialité
Autour de l'auteur
Michel Henry, décédé en 2002, était professeur à l’Université Paul-Valéry de Montpellier et enseignait dans plusieurs universités françaises et étrangères. C’était un penseur engagé, à l’avant-garde de la phénoménologie, auteur de nombreux ouvrages publiés en partie dans la collection « Épiméthée », dont La barbarie, repris dans la collection « Quadrige ».