Résumé
La première fois que j’ai vu Les Contrebandiers de Moonfleet, j’avoue que j’ai été déçu, car la bande-annonce m’avait fait attendre un film gothique, ce qui était d’ailleurs, au fond, l’intention de Lang, comme je devais l’apprendre beaucoup plus tard. J’ai vu Metropolis à Chaillot, et Lang en personne quand la Cinémathèque lui a rendu hommage, à l’automne 1964. J’ai écrit ce livre pour essayer de comprendre pourquoi Lang disait préférer M le Maudit à tous ses autres films et pourquoi il n’aimait pas tellement Le Ministère de la peur et Moonfleet, qui sont parmi mes favoris. Aujourd’hui encore, je m’identifie à Jeremy Fox, faux libertin habillé d’écarlate, et totalement au professeur Wanley de La Femme au portrait. Mais c’est dans Le Secret derrière la porte que Joan Bennett m’émeut le plus : longiligne, élégante et mélancolique, promenant sa torche le long du couloir interdit, elle ressemble à l’ouvreuse dans le tableau de Hopper New York Movie.
Caractéristiques
Sommaire
Chapitre premier. — Tueurs de dames
Une scène primitive
Du fait divers à la Bible
Écrans-témoins
« Mon front porte-t-il donc la marque de Caïn ? »
Visions d’Apocalypse : de Babel à Neubabelsberg
Juif ou catholique ?
Expressions de la folie
Chapitre II. — Une vie politique
De Vienne à Berlin
« Un esprit peu commun se lève parmi nous autres Allemands : que Dieu le seconde »
La lecture nazie des films de Lang
Lang et la guerre froide
Un film anti-maccarthyste ?
Chapitre III. — Der Meister
Lang et Murnau
Lang, Buñuel et Dalí
Lang et Eisenstein
Hitchcock est catholique, moi non plus
Lang et la Nouvelle Vague
Le « Carré d’As » du Mac-Mahon
« Moi, je préfère M ! »
Les westerns de Lang
Bibliographie
Remerciements
Autour de l'auteur
Jean-Loup Bourget est professeur d’études cinématographiques à l’École normale supérieure et critique à la revue Positif.