Résumé
On a parfois décrit Bacon comme un « attardé », comme un penseur d’arrière-garde qui n’aurait pas pris la pleine mesure de la révolution scientifique qui se jouait sous ses yeux. En réalité, en puisant dans l’héritage intellectuel de la Renaissance anglaise, et en réalisant la synthèse du courant humaniste, de la tradition magique et du débat autour des « arts mécaniques », Bacon propose une idée nouvelle de la science et de son rôle pour l’homme. Si l’ensemble de son œuvre philosophique vise à ouvrir la voie à une science nouvelle qui ne se perde plus en vaines conjectures mais permette de découvrir les lois véritables de la nature et de produire des œuvres qui profitent à l’humanité tout entière, c’est peut-être dans la Nouvelle Atlantide que l’idée baconienne de la science trouve son expression la plus efficace et la plus originale. Car Bacon ne se contente pas d’y reprendre les thèmes qui traversent toute son œuvre : véritable appel à l’action, la Nouvelle Atlantide donne à voir ce que pourrait être cette science féconde, utile et salvatrice qu’il entend fonder.
Caractéristiques
Sommaire
Remerciements
Introduction
PREMIÈRE PARTIE. — L'HUMANISTE, L'INGÉNIEUR, LE MAGICIEN
I. Science et humanisme dans l'Angleterre de Bacon
L'humanisme anglais et la renaissance intellectuelle
La critique humaniste de la science
La place de la science dans l'éducation humaniste
L'apport scientifique de l'humanisme
Deux exemples de savants humanistes : Thomas Linacre et Thomas Harriot
II. Le savant mécanicien : science et pratique
Le divorce entre pratique et théorie
1550-1600 : le rapprochement entre pratique et théorie
L'alliance de la théorie et de la pratique
III. Savants et magiciens en Angleterre à l'époque de la révolution scientifique
La place de la magie dans la culture élisabéthaine et jacobéenne
Magie savante et philosophie naturelle aux XVIe et XVIIe siècles
Magie et science pratique
SECONDE PARTIE. — LA NOUVELLE ATLANTIDE ET L'IDÉE BACONIENNE DE LA SCIENCE
IV. Le rôle et le statut du savant selon Bacon
Portrait du savant en être singulier
Le savant, l'aristocrate et le monarque
L'œuvre collective du savant dans New Atlantis
V. L'idée baconienne de la science : le voyage et l'expérience dans la Nouvelle Atlantide
Le savant, les voyages et l'expérience
Expérience passive et expérience active
VI. L'œuvre de la science : « the relief of man's estate » ou le savant bienfaiteur de l'humanité
La science agréable
La science utile
Conclusion
Autour de l'auteur
Mickaël Popelard est maître de conférences en études anglophones à l’Université de Caen - Basse-Normandie.