Résumé
Lorsqu’on considère le problème de la vérité, ce qui vient ordinairement à l’esprit ce sont des considérations sur la cohérence logique ou sur la correspondance entre le discours et les choses. N’y a-t-il que cela ? Le problème de la vérité est-il simplement celui des conditions formelles ou matérielles des énoncés ?
Foucault montre qu’il y a autre chose : à la racine de notre souci à dire le vrai, il trouve en effet une puissance éthique, un engagement subjectif, un certain courage. « Le courage de la vérité » : c’est le titre qu’il donne aux deux dernières années de leçons qu’il prononce au Collège de France de 1983 à 1984. Et par là, dans cet ultime prolongement de son œuvre, il se retrouve à la verticale de lui-même, d’une vocation qui l’avait entraîné à tant de livres, à tant d’interventions et de prises de positions publiques.
Le courage de la vérité est davantage, sans doute, que l’audace de la provocation ou la témérité du désaccord. Il est ce qui rend la philosophie vivante, au sens où pour elle, depuis Platon au moins, le contraire de la vérité et de son exigence n’est pas l’erreur, mais l’opinion lâche.
Caractéristiques
Sommaire
Dire l’actualité. Le travail de diagnostic chez Michel Foucault, par Philippe Artières
La tâche de l’intellectuel : le modèle socratique, par Francesco Paolo Adorno
La pensée verticale : une éthique de la problématisation, par Judith Revel
Le véritable amour et le souci commun du monde, par Maria Paola Fimiani
Le sujet ancien d’une éthique moderne, par Jean-François Pradeau
La parrhêsia chez Foucault, 1982-1984, par Frédéric Gros
Autour de l'auteur
Contributions de Philippe Artières, Francesco Paolo Adorno,
Mariapaola Fimiani, Frédéric Gros, Jean-François Prado, Judith Revel.
Frédéric Gros, qui a coordonné ce volume, est maître de conférences à l’université Paris 12. Il a édité plusieurs cours de Michel Foucault, dont Le Gouvernement de soi et des autres.