Résumé
D’une façon unique dans toute l’histoire de la philosophie, le Fondement du droit naturel montre comment une critique de la métaphysique peut ouvrir sur un accomplissement de la philosophie comme philosophie pratique, et au premier chef comme fondation juridique de l’intersubjectivité.
À travers une telle fondation, la pensée du droit conquiert pour la première fois son autonomie par rapport à la morale sans pour autant réduire le droit à un épiphénomène de l’histoire : en résistant à l’avance aux dissolutions historicistes du droit, Fichte construit ainsi la première « théorie pure du droit ».
Confiant la réalisation du droit au seul fonctionnement de l’édifice politique, l’ouvrage tente enfin d’élaborer, à partir d’une reprise critique de la conception rousseauiste de la souveraineté, une théorie politique qui dépasse l’antinomie traditionnelle du libéralisme et de l’absolutisme. La synthèse ici recherchée, qui entend prendre en compte politiquement la pensée des droits de l’homme, nous convie aujourd’hui à une réflexion sur l’idéal démocratique – plus précisément : sur l’idée de république.
Caractéristiques
Autour de l'auteur
Johann Gottlieb Fichte (1762-1814) philosophe allemand fit une brillante carrière à l’université de Iéna interrompue par une accusation d'athéisme et de jacobinisme. Il devint recteur de l’université de Berlin et sa philosophie fut éclipsée par celles de Schelling et surtout de Hegel. Il développe une doctrine de l’homme concret, de sa liberté comme pouvoir effectif de transformer le monde.
Texte présenté, traduit et avec des notes de Alain Renaut