Résumé
« Les critiques de la métaphysique ne s'attachent plus aujourd'hui à la réfuter, car cela supposerait ce qui est justement en question, à savoir que ses propositions soient falsifiables. De Nietzsche à Derrida en passant par Heidegger, on s'attache plutôt à la “dépasser” ou à la “déconstruire”, c'est-à-dire à la déborder ou à mettre à nu sa structure, tout en laissant subsister dans sa massivité incontournable l'événement qu'elle représente… On voudrait, dans ces quelques leçons prononcées dans le cadre de la Chaire Étienne Gilson, s'interroger sur les raisons d'une telle attitude, qui n'est qu'apparemment iconoclaste, et montrer que ces raisons sont aussi anciennes que la métaphysique elle-même, donc co-essentielles à son projet. Cela ne signifie pas que la métaphysique résiste, pour les avoir anticipées, à toutes les tentatives de déconstruction, mais que le moment herméneutico-critique de la déconstruction est inhérent à sa fonction proprement métaphysique de dépassement. »
Pierre Aubenque
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
Préface
I. — Étienne Gilson et l’histoire critique de la métaphysique
II. — Métaphysique et onto-théologie
III. — Le dépassement néoplatonicien de la métaphysique
IV. — Heidegger et le dépassement de la métaphysique
V. — Derrida et la déconstruction de la métaphysique
VI. — Retour à Aristote ?
Appendice. — Pour une histoire spécifique de la métaphysique
Autour de l'auteur
Né en 1929, ancien élève de l'École normale supérieure, Pierre Aubenque a enseigné successivement aux Universités de Montpellier, Besançon, Aix-en-Provence, puis à l'Université de Paris-Sorbonne où il fut, de 1973 à 1991, directeur du Centre de recherches sur la pensée antique. Il a enseigné également dans de nombreuses universités étrangères : Hambourg, Leipzig, Montréal, Ottawa, Québec, Saint-Sébastien, Saint-Jacques-de-Compostelle, Santiago du Chili, Caracas. De 1948 à 1969, il a eu de nombreux contacts personnels avec Martin Heidegger. Il est notamment l'auteur aux PUF du Problème de l'être chez Aristote et de La prudence chez Aristote, traduits dans de nombreuses langues.