Résumé
« Memento mori » (« souviens-toi que tu vas mourir ») : la sagesse lapidaire de la maxime latine est ici envisagée comme une invitation à parcourir l’histoire de l’art pour y déceler l’œuvre de l’angoisse. Car il est une esthétique de l’angoisse de mort, qui ne recouvre pas tout à fait celle de la mort et son iconologie macabre. La maxime doit donc être réécoutée pour y entendre le rapport au monde, et notamment la distance, qu’implique l’angoisse. La formule devient alors concept opératoire pour envisager la façon dont l’angoisse travaille l’œuvre d’art, par-delà toute analyse simplement iconologique. Qu’est-ce donc qu’une œuvre angoissante ? En quoi une peinture, par exemple, peut-elle constituer un rappel cinglant de la certitude de la mort ? À charge, pour la phénoménologie, d’envisager la fascination ambiguë pour la mort dont témoigne l’histoire de l’art, et de montrer comment le tableau peut faire voir ce qui s’entend dans la maxime « memento mori ».
Caractéristiques
Sommaire
Avant-propos
Introduction
Première partie. — Entendre, voir et agir : la dimension pratique du memento mori
La dissociation
Une peinture qui nous parle
L'arrêt
Conscience de mort et conscience morale
Deuxième partie. — La dimension pathique du memento mori
Un calme effroi
La fascination de l'ambigu
La fascination du détail et le sentiment de perte du tout
Le sentiment d'une révélation
Troisième partie. — Peindre la vérité
Une vérité déceptive
Esthétique de l'angoisse de mort
Les principes d'une esthétique de l'angoisse de mort
Conclusion
Remerciements
Bibliographie
Table des illustrations
Autour de l'auteur
Né en 1974, Benjamin Delmotte est normalien, enseignant en philosophie à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs.