Résumé
L’ordinaire vaut comme marque de fabrique de l’art contemporain. Il a forcé la serrure des institutions muséales pour donner une nouvelle définition de l’œuvre. Il a produit un nouveau régime esthétique, inventé un nouvel espace d’exposition et proposé des pratiques de production plus proches de l’humanité. Dès lors, quel statut donner à toutes ces expériences diffuses, infimes, à l’apparence mineure et insignifiante, dont l’art se nourrit maintenant ? Quelle définition donner de ce nouveau régime esthétique ? Et quel rôle faire jouer à la vie ?
Loin de toute glorification du banal, cette nouvelle esthétique se veut avant tout pragmatiste en restant fidèle aux œuvres et aux idées des artistes : la peinture hollandaise dès le XVIIe siècle, le ready-made duchampien, le collage, la danse postmoderne, la performance, les happenings et Fluxus à l’époque contemporaine, autant de mouvements qui invitent à remettre en question l’idée d’un contraste entre l’art et la vie. Les gestes ordinaires y deviennent des chorégraphies, des protocoles d’action, des règles de conduite où l’esthétique s’identifie à l’expérience, à la fois familière et étourdissante, qui se trouve à mi-chemin entre la vie et l’art.
Caractéristiques
Sommaire
Prologue
PREMIÈRE PARTIE. — DE L’ART À LA VIE
Chapitre premier. Du statut de l’art
Lieu physique et contexte subjectif
Le statut de l’artiste
Définition négative de la notion de geste
Les gestes comme la fin de l’art ?
Le régime de l’indiscernabilité
Ordinaire ou quotidien ?
Chapitre II. La présence de l’ordinaire
Les maîtres hollandais
Le collage
Le ready-made
Les limites de la différence esthétique : La Transfiguration du banal d’Arthur Danto
L’esthétique pragmatiste et le statut de l’art populaire : L’Art à l’état vif de Richard Shusterman
SECONDE PARTIE. — DE LA VIE À L’ART
Chapitre III. Les possibles d’une poïesis ordinaire
Supplémentarité artistique versus minorité ordinaire
Lectures poïétiques de l’ordinaire
Esthétique de l’imprésentation versus inesthétique de la télé-réalité
Poïesis ordinaire en danse
Chapitre IV. Le pari du geste
De l’œuvre au geste : l’action painting
Ce qui se passe… Le happening, ou l’art semblable à la vie
Le flux de la vie entre refus et absolutisation de l’art
Chapitre V. Au bord de la vie
La danse comme tâche
Désamorcer, diminuer, transiter
L’aventure de l’indécidable
Épilogue
Bibliographie
Index nominum
Autour de l'auteur
Barbara Formis est maître de conférences en esthétique et philosophie de l’art au département d’arts plastiques et sciences de l’art de l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne. Elle a été responsable de séminaires extérieurs au Collège international de philosophie et chercheuse au département de théorie de la Jan van Eyck Academie de Maastricht. Elle a dirigé les ouvrages Gestes à l’œuvre (De l’incidence éditeur, 2008) et Penser en Corps (L’Harmattan, 2009).