Résumé
Le programme ERASMUS (EuRopean community Action Schema for the Mobility of University Students), mis en place en 1987 pour promouvoir à la fois la mobilité et la reconnaissance mutuelle des diplômes en Europe, ne concerne, aujourd’hui encore, qu’une minorité. Certes, le nombre total d’étudiants européens en mobilité s’est accru depuis son institutionnalisation, mais le programme ERASMUS permet-il une réelle démocratisation de l’accès à la mobilité et des « débouchés » qui lui sont associés ? L’augmentation de l’offre de séjour à l’étranger semble plutôt accélérer un mouvement de spécialisation sociale des filières d’études et des destinations.
Loin des récits inspirés par le psychologisme ambiant et de la rhétorique ou des prophéties sur la mondialisation, il s’agit dans cet ouvrage de répondre empiriquement à ces questions et d’interroger les discours sur le programme ERASMUS, comme étant populaire et enrichissant.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction. — Erasmus, les jeunes et la société
PREMIÈRE PARTIE. — LE PROGRAMME ERASMUS DANS UN ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EUROPÉEN STRATIFIÉ
Chapitre premier. Du développement des mobilités aux phénomènes d’affinité sélective entre établissements
La mobilité étudiante : croissance et diversification de l’offre
Un programme qui se heurte à des intérêts économiques et institutionnels différents
Chapitre II. Qui sont les étudiants Erasmus des universités ?
Du potentiel au réel : des procédures locales de sélection
Erasmus : un outil de distinction dans une université massifiée
Des étudiants plus stratèges que bohèmes
SECONDE PARTIE. — LA PERSONNALISATION DES PARCOURS FACE AUX INCERTITUDES PROFESSIONNELLES ET PERSONNELLES
Chapitre III. Le séjour Erasmus : une période moratoire ?
L’importance des lieux et leur hospitalité
Un séjour d’études avant tout !
Chapitre IV. Des apprentissages de l’international à la fleximobilité
Un étudiant producteur et acteur de son savoir et de sa « culture » ?
Mobilité géographique et traversée des hiérarchies sociales
Conclusion. — Réflexion sur le concept d'intégration
Annexe. — Note méthodologique
Autour de l'auteur
Magali Ballatore est docteur en sociologie des Universités de Provence (France) et de Turin (Italie). Elle a été successivement allocataire de recherche-monitrice et ATER au LEST (Laboratoire d’économie et de sociologie du travail) et au département de sociologie de l’Université de Provence. Elle a également collaboré à des recherches de l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) et de l’Université de Turin/fondation CRT. Elle est aujourd’hui chargée de recherche FNRS à l’Université catholique de Louvain (Belgique).