
Résumé
« Avec Hume, l'empirisme ne se définit plus essentiellement par l'origine sensible des idées. Il développe trois problèmes, les relations, les cas, les illusions.
D'une part, les relations sont toujours extérieures à leurs termes, et dépendent de principes d'association qui en déterminent l'établissement et l'exercice (croyance). D'autre part, ces principes d'association n'agissent qu'en fonction des passions, pour indiquer des “cas” dans un monde de la culture ou du droit : c'est tout l'associationnisme qui est au service d'une pratique du droit, de la politique et de l'économie (suffit-il, pour devenir propriétaire d'une cité abandonnée, de lancer un javelot sur la porte, ou faut-il toucher la porte du doigt ?). Enfin, de telles règles de légitimité des relations peuvent-elles être séparées des fictions, des croyances illégitimes qui les accompagnent ou les doublent ? Si bien que la philosophie est moins critique des erreurs que dénonciation des illusions inévitables.
Dans tous ces domaines, l'empirisme opère la substitution de la croyance pratique au savoir, dans une entreprise athée qui consiste à naturaliser la croyance. »
— G. Deleuze —
Caractéristiques
Sommaire
Chapitre premier. – Problème de la connaissance et problème moral
Chapitre II. – Le monde de la culture et les règles générales
Chapitre III. – Le pouvoir de l'imagination dans la morale et dans la connaissance
Chapitre IV. – Dieu et le Monde
Chapitre V. – Empirisme et subjectivité
Chapitre VI. – Les principes de la nature humaine
Conclusion. – La finalité
Autour de l'auteur
Gilles Deleuze (1925-1995) était professeur de philosophie à l’Université de Paris VIII-Vincennes jusqu’en 1987. Auteur de nombreux ouvrages, sa réflexion philosophique s’est largement confrontée à la psychanalyse, en particulier en cosignant avec Félix Guattari L’anti-œdipe (Denoël). Textes de G. Deleuze également publiés aux PUF : La philosophie critique de Kant, Proust et les signes (« Quadrige »).