Résumé
"Ces sentiments, amour, poésie, religion ..., font entendre au fond de notre âme une musique céleste qui calme la passion, la douleur et semble annoncer la mort elle-même par des accords purs et doux, des accords qui accompagnent le retour vers la nature et le tranquille appel du père à ses enfants. Le but de cet ouvrage n'est autre que de déterminer ce qui se cache derrière ces belles lignes de "De l'Allemagne" que l'on pourrait volontiers croire entachées d'une prolixité un peu facile. Et derrière ces métaphores se cachent en fait beaucoup de choses : la rencontre de la tradition spirituelle, augustinienne notamment, et de la philosophie sensualiste du 18e siècle. Le souci d'une cohérence entre conception du monde et discours théorique sur la musique, entre imagination poétique et perception subjective des formes et productions musicales.
Histoire des idées, analyse littéraire et recherche musicale se rejoignent ici pour montrer la richesse de la réflexion et de l'intuition poétique de Joubert (1754-1824) de Madame de Staël (1766-1817) de Chateaubriand (1768-1848) ou de Senancour (1770-1846) sur la musique, mais pour montrer aussi la convergence avec le paysage musical de l'époque et ses compositeurs : Lesueur (1760-1837), Cherubini (1760-1842) et Méhul (1763-1817).
Texte de couverture
Les écrivains et la musique -- Musique et littérature -- Paysage musical
I -- Un débat du 18e siècle -- L'imitation des bruits -- La musique expressive -- Conclusion
II -- L'harmonie de la création, un mythe littéraire, l'harmonie des sphères célestes -- Une métaphore musicale, les plaisirs de l'harmonie -- Les rapports -- Les correspondances -- Conclusion
III --- Enjeux de l'enthousiasme -- Sentiment de l'harmonie universelle -- Une philosophie du sentiment à base sensualiste
IV --- Sentiment de l'infini, sublime, mystère -- L'infini et la mélancolie -- La sacralisation de la musique
Caractéristiques
Sommaire
E. N. Méhul Joseph « Dieu d’Israël », VII
Introduction
Les écrivains et la musique
Chateaubriand, ; Mme de Staël ; Joubert, ; Senancour, ; La continuité avec le XVIIIe siècle, .
Musique et littérature
Paysage musical
I
L’imitation
Un débat du XVIIIe siècle
Chabanon.
L’imitation des bruits
Diderot et Chateaubriand précurseurs de la musique descriptive romantique, .
Bruit et son
La poétique sonore de Chateaubriand, .
De l’origine de la Musique
La musique expressive
L’Essai sur l’Origine des Langues et Mme de Staël ; Texte et musique ; « L’art en lui-même » ; Un exemple expressif : douceur et pureté ; Le naturel ; Mission de l’interprète musical.
Conclusion
II
L’harmonie et ses harmoniques
L’harmonie de la Création
Un argument apologétique : le Dieu-Providence ; Bernardin et les Études de la Nature ; La tradition augustinienne : les harmonies de la Sagesse divine.
Un mythe littéraire : l’harmonie des sphères célestes
Les sources antiques et la tradition chrétienne ; Persistance de l’image : Chateaubriand, Mme de Staël, Lesueur.
Une métaphore musicale
L’harmonie accord ou unisson ? ; Les tenants de l’unisson : Rousseau, Senancour, Mme de Staël, Joubert ; Les tenants de la polyphonie : Bernardin, Chabanon, Lesueur, Chateaubriand.
Les plaisirs de l’harmonie
Les ambiguïtés de la pensée de Rousseau ; Le plaisir trouble de l’harmonie les effets harmoniques ; Les harmoniques vibrantes ; L’accord ; Les dissonances ; Les progrès de l’harmonie le tempérament égal ; L’harmonie mystique, 147.,
III
Les correspondances
Les rapports
La querelle de l’harmonie, ; La théorie des rapports.
Les Correspondances
L’illuminisme : Swedenborg, Saint-Martin ; Les correspondances et la musique.
Philosophie de la nature et panthéisme littéraire
La négation d’un Dieu personnel et le transfert à la Nature des attributs de Dieu : âme, intelligence, voix ; Le sentiment de la nature et l’idéal de fusion ; Philosophie de la nature dans De l’Allemagne ; Conclusion sur les correspondances.
Conclusion
IV
L’enthousiasme
Enjeux de l’enthousiasme
Dieu
Religion-fanatisme.
L’idéalisme esthétique et l’argumentation apologétique
Sentiment de l’harmonie universelle
La musique de l’âme ; Un système général.
L’art qui doit toujours l’emporter sur tous les autres
Coïncidence de la définition de l’enthousiasme et de celle de la musique ; Dieu et la musique ; Résonance intime.
Une philosophie du sentiment à base sensualiste
Physiologie de la perception musicale
Le rythme ; La tension l’instrument vibrant, 245.,
V
L’infini
Sentiment de l’infini sublime mystère
Dieu et l’infini ; L’infini comme absence de bornes ; L’espace de l’infini.
Caractère indéfini de la musique
L’absence de bornes sémantiques ; L’absence de bornes acoustiques (espace/temps) ; Les sons invisibles l’harmonica et la harpe éolienne.
L’infini et la mélancolie
La mort ; La mélancolie.
Musique et mélancolie
Musique funèbre ; La Musique révélateur métaphysique de la mort.
Conclusion
La sacralisation de la musique
La musique expressive ; La musique objective ; La musique métaphysique.
Nous irons tous au Paradis
Tentatives de musique
Un ensemble de références catholiques ; Contradiction entre le sentiment religieux et le sentiment de la musique ; Un moderne Te Deum.
Index
Autour de l'auteur
Nicolas PEROT est ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé de lettres classiques, auteur d'une thèse de doctorat sur la musique et le sentiment religieux à la génération de Chateaubriand, dont cet ouvrage est la deuxième partie. Il enseigne au lycée Rotrou de Dreux