Résumé
La Justice française s'est singularisée jusqu'en 1958 par un défaut évident, tant de sélectivité intellectuelle à son entrée que de formation préalable des magistrats. La professionnalisation de la magistrature s'est imposée dans sa forme actuelle à l'issue d'une crise récurrente de son recrutement. La politique adoptée dans les années 1970 a produit et continue encore à produire des effets positifs. Par delà la diversité des motivations invoquées, l'importance de l'image positive des fonctions judiciaires se révèle toujours aussi cruciale. Image ou mirage ? Les témoignages recueillis ici ne sont pas exempts, parfois, d'une certaine désillusion et mettent en avant des arguments qui pourraient inciter des plus jeunes à ne pas devenir magistrat.
Caractéristiques
Sommaire
Introduction
I - L'impossible concours (1830-1908) -- La difficile progression de l'idée de concours -- Du décret Sarrien au décret Briand, les raisons de l'échec du recrutement par concours
II - La crise récurrente du recrutement, levier de la professionnalisation de la magistrature française (1908-1958) -- Flux et reflux des candidatures, approches quantitative et qualitative de la crise du recrutement -- Remédier à la crise du recrutement, la médecine de la professionnalisation
III - De l'importance de l'image du corps judiciaire sur les vocations (1959-1970) -- Pourquoi ne pas être juge ? A la recherche des causes profondes de la désaffection pour les professions judiciaires -- Comment donner l'envie d'être juge, la chancellerie et la politique de l'image (1964-1970)
IV - La grande diversité des motivations de 1970 à nos jours -- Le goût du service -- La passion du procès
V - L'existence de dénominateurs communs -- Une méconnaissance nécessaire des réalités judiciaires -- Une image globalement positive de la fonction -- Un attachement minimal à la défense des institutions et de l'ordre social
Conclusion - Sources - Bibliographie
Autour de l'auteur
Catherine FILLON et Marc BONINCHI (auteur de Vichy et l'ordre moral, Puf, 2005) sont maîtres de conférences en histoire du droit à l'Université Jean Moulin, Lyon III.
Arnaud LECOMPTE est éditeur et membre du Centre européen pour l'histoire de la justice contemporaine.